Huitième émission d’une série de vingt cinq causeries de Daniel Arasse.
L’historien de l’art analyse la manière dont les peintres à la fin du Moyen Age, ont perçu le débat théologique central de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie et ont peint les scènes de l’Annonciation.
Qu’est ce qui fascine dans un tableau, qui fait que telle œuvre plutôt qu’une autre nous arrête et qu’on ne peut s’en détacher ? En 2003, l’historien de l’art Daniel Arasse tentait de répondre à ces questions à travers une série de vingt-cinq émissions sur France Culture. Une traversée de l’histoire de la peinture sur six siècles, de l’invention de la perspective jusqu’à la disparition de la figure.
L’Annonciation de Cortone de Fra Angelico peinte en 1433-1434
L’Annonciation de Fra Filippo Lippi peinte entre 1435-1440
Détail de la colombe dans l’Annonciation de Fra Filippo Lippi
« La colombe a toute une série d’auréoles qui montre le mouvement comme un nuage de poussière déclenché par un cheval qui court […] C’est une magnifique idée de Filippo Lippi pour représenter le mouvement »
Annonciation de Francesco del Cossa, détrempe sur bois (vers 1470)
« Je me suis longtemps demandé ce qu’un escargot pouvait bien faire là […] Il y aurait donc deux axes : Ange/main de l’ange/colonne/Vierge et escargot/main de l’Ange/quoi ? Dieu ? Oui, j’obtiens Dieu, c’est exactement dans l’alignement. J’ai remarqué à ce moment-là que la forme de Dieu dans le ciel tout au fond et sa dimension étaient équivalentes à celle de l’escargot au premier plan […] Et je me suis demandé alors pourquoi l’escargot serait une figure de Dieu. »