La prière du pauvre traverse les nuées

humilite
Être chrétien, c’est ne même pas arriver à lever les yeux au ciel et cependant, laisser jaillir de son cœur la joie et le regret, la crainte de ne jamais arriver à être saint et l’espoir de le devenir quand même. C’est toucher une statue, faute de mieux, allumer une bougie, pousser un soupir, murmurer un « Je vous salue Marie » ; c’est déverser le fardeau en vrac parce qu’il est devenu trop lourd, c’est tout confier sans ordre, sans méthode, sans précaution.

C’est dire à Dieu : « Je suis là. Prends-moi dans ta miséricorde. J’ai quinze ans, vingt ans, quarante ans, soixante, plus. Je ne sais pas très bien ou j’en suis, ou bien je le sais trop. Mais prends-moi dans ta miséricorde. Je ne suis pas digne de toi, Seigneur, mais sans toi, je ne peux pas avancer. »

Car cette prière-là, cette prière nue, cette prière fondamentale, la plus pauvre qui soit, déchire les nuées et saisit le cœur de Dieu. N’ayez pas peur de votre prière. Laissez-la jaillir librement. Un père n’attend qu’une chose de ses enfants, si loin qu’ils soient de lui : qu’ils l’appellent. Alors, de son cœur touché comme par une lance, jaillit sa force et son amour, et sa joie.

Homélie du Frère Yves Combeau, dominicain
Messe du dimanche 23 octobre 2016
en direct de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc
à Rennes (Ille-et-Vilaine)


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