De la servitude au service

"Les Noces de Cana" - Icône slave du 14ème siècle (Decanie en Serbie)
« Les Noces de Cana » – Icône slave du 14ème siècle
(Decanie en Serbie)

Avant-propos

Actuellement, nos sociétés vivent une époque où le service, à travers les technologies de la communication, est omniprésent. Quelle en est l’origine ? Quel en est le sens réel et le défi pour l’évolution de l’être humain ?
Dans un premier temps, après avoir défini ce qu’est le service, nous rechercherons le sens de son archétype dans les Évangiles, qui recèlent une sagesse destinée à guider l’être humain sur son chemin d’évolution.
Ensuite nous survolerons l’histoire de la servitude et de la liberté au fil des grandes périodes afin de comprendre en quoi notre passé a positionné le service à une place cruciale dans notre économie actuelle. En effet, le système économique d’une époque reflète où en est l’évolution de l’humanité dans son incarnation sur terre, et par conséquent dans sa relation à Dieu.
Dans la Bible, il est dit que Dieu à créé l’homme à son image. Puis, Dieu a fait chuter l’homme sur terre pour qu’il apprenne à devenir autonome par rapport au monde divin, au risque même d’oublier sa nature divine.
En prenant du recul, nous aurons une vision holistique de l’évolution de l’humanité, à l’heure où notre civilisation vit un tournant majeur de son histoire. Nous verrons le formidable chemin déjà parcouru par l’être humain, pour s’affranchir des lois de la matière, et sortir de la dichotomie matériel-spirituel, afin de gagner, non plus sa vie, mais sa liberté, par le service et le don de soi, et reprendre ainsi le chemin vers sa source divine, grandi, et créateur à l’image de Dieu.

Sommaire

Définition et étymologie
Le sens sacré du service dans les Évangiles
De la servitude au service, au fil des époques
Chasse-cueillette
Agriculture-élevage (de – 1300 à 1700)
Industrie-commerce (de 1700 à 2000)
Création-communication (de 2000 à ?)
Comment libérer l’esprit ?
En conclusion
Bibliographie

Définition et étymologie

Le mot « servir » vient du verbe latin servire (être esclave). Le mot servus a donné en français le mot serf. Le verbe français servir a formé, les noms « servant » et « servante ». « Serviteur » a été tiré du latin servitor. » 1
Servir signifie : « s’acquitter de certains devoirs, de certaines fonctions envers quelqu’un, une collectivité« . 2
Le sens de l’esclavage, de la contrainte ou de l’obligation est très présent dans l’origine du mot « servir ».
Le mot « service » se définit ainsi 2:
– ensemble des obligations qu’ont les citoyens envers l’État, une communauté ;
– travail déterminé effectué pour leur compte,
– ce que l’on fait pour être utile à quelqu’un.
Le sens du mot « service » atténue le sens de « servir », car le service apparaît comme un travail que l’on doit à quelqu’un. On y trouve aussi la notion de bénévolat, dans le sens de « rendre service », être utile à quelqu’un.
Au sens économique du terme, l’activité de service recouvre tout ce qui donne lieu à prestation, apportée grâce à une forte « valeur ajoutée humaine », quelle soit manuelle ou intellectuelle, et sans qu’il y ait nécessairement à transformer de la matière première, ou le cas échéant, très peu.
Le service est classé dans le secteur tertiaire de l’économie, le secteur secondaire étant l’industrie de transformation et le commerce, et le secteur primaire : l’agriculture et l’élevage.

Le sens sacré du service dans les Évangiles

« Savoir bien servir, c’est avoir des titres à être maître ».
(Pubilius Syrus, 1er siècle avant J-C)


• Dans les Évangiles, Marie est la première personne à se mettre au service du divin alors qu’elle dit à Gabriel, lors de l’Annonciation :
-« Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38)
• Ensuite, Marie, lors de sa Visitation à Élisabeth, annonce qu’elle attend Jésus en prononçant les phrases merveilleuses et poétiques du Magnificat :
– « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit jubile à cause de Dieu, mon Sauveur. Car il a jeté les yeux sur son humble servante. » (Luc 1, 46-56)
• Il y a aussi Marthe, la sœur de Marie-Madeleine, qui symbolise le service en s’occupant de rendre agréable la vie pratique du Christ et de ses disciples :
-« Quant à Marthe, elle était absorbée par tout ce qui touchait au service. » (Luc, X, 38-42)
• A l’époque du Christ, l’esclavage existait encore chez certains peuples, et les sociétés fonctionnaient beaucoup avec des serviteurs ou des domestiques. Dans la symbolique, nous retrouvons dans les Noces de Cana des serviteurs qui remplissent six jarres d’eau, afin que le Christ transforme l’eau en vin, car le vin venait à manquer pendant la noce (voir image ci-dessus). Outre l’aspect utilitaire du service où Marie s’occupe d’ordonnancer la fête, il faut voir le sens du miracle fait par le Christ et la symbolique du service dans cette scène :

« Et comme le vin faisait défaut, la mère de Jésus lui dit :
– « Ils n’ont pas de vin. » (…)
Or il y avait posés là, six vases de pierre destinés à puiser l’eau pour le rite de purification des Juifs ; chacun avait une contenance de deux ou trois mesures. Jésus leur dit :
– « Remplissez d’eau ces vases !. »
Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit alors :
-« A présent, puisez et portez au maître de cérémonie! »
Ils en portèrent. (…) Le maître de cérémonie goûta l’eau devenue vin, alors qu’il ne savait pas d’où il venait ; mais les serviteurs qui avaient puisé l’eau le savaient
« . (Jean, II, 18-11) »

L’acte de transformer de l’eau en vin symbolise l’intériorisation des connaissances, par la vie intérieure, au moyen de la pensée. Ceci permet d’acquérir, de saisir en soi son individualité, sa part spirituelle. Cela revient à dire cette phrase de sagesse : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde. »
Dans cette action, les serviteurs sont eux-mêmes co-acteurs, avec le Christ, de cette transformation. Ils savent ce qui s’est passé : « les serviteurs qui avaient puisé l’eau le savaient« . Ils connaissent la vérité, pour l’avoir vue par eux-mêmes.
Leur rôle est symbolique pour notre civilisation car ils nous enseignement quelle sera la mission et la responsabilité de l’être humain. Pour gagner sa liberté (intérieure) basée sur la foi de son vécu, l’être humain devra accéder à la vérité et à la connaissance par lui-même, de sorte que l’être travaille sa pensée (représenté par le Christ qui remue le vin dans la scène) afin d’accéder à la vérité.
« Vous connaîtrez la Vérité, et la Vérité vous rendra libres ».(Jean 8,32)

Les noces de Cana posent l’enjeu et le défi du tournant de notre civilisation. L’être humain est seul à choisir son futur, en utilisant son libre-arbitre : facilité ou effort? égoïsme ou fraternité ? mensonge ou vérité ? asservissement ou service ? Le choix, c’est maintenant.
• Le service suprême est incarné par Christ lui-même, le jour du jeudi Saint, dans le Cénacle, lors du lavement des pieds. Avant de procéder au repas Pascal, le Christ lave les pieds de ses disciples. Pierre refuse de voir son Maître s’abaisser pour le servir ! Ici, le Christ montre aux disciples ce qu’ils doivent faire à leur prochain : se mettre à leur portée. Il leur donne son dernier commandement :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés« . (Jean 13,34).
C’est l’amour du prochain qui doit motiver leurs actes empreints de simplicité et d’humilité. Dieu, à travers Christ, s’abaisse pour servir l’être humain. L’être humain qui l’imite est digne du Christ, donc il est digne du monde divin.
• Par la suite, les disciples, devenus apôtres pour évangéliser et annoncer la bonne nouvelle de la résurrection, se sont mis également au service de leur plus grand idéal, que le Christ leur a révélé.

En conclusion, les Évangiles sont, dans tous domaines, la mémoire, le mode d’emploi de la sagesse et de la vie enseigné par le Christ, afin que les êtres humains n’oublient pas totalement le divin, et qu’il gardent une certaine moralité dans leur vie, à mesure que leur évolution les éloignera, pour un temps, de Dieu.

De la servitude au service, au fil des époques

« Les sociétés possèdent une habileté démoniaque pour donner à l’individu
l’impression qu’il est libre, alors qu’elles l’ont arraché à son sort. »
(Michel Bassand)

Chaque époque est nommée par le secteur économique répondant aux besoins dominants qui la caractérise, ce qui ne veut pas dire pour autant que les autres secteurs disparaissent. Chaque nouvelle époque fait apparaître une avancée notoire, qui vient s’ajouter à l’évolution humaine. Les besoins dominants des époques précédentes, finissent par s’estomper, en tant que besoin vital.

Chasse-cueillette

Au début de son histoire sur terre, l’homme avait pour première préoccupation de se nourrir. Tout étranger était un danger potentiel pour la réserve de nourriture, donc un ennemi qu’il fallait détruire. La force physique (par la violence) était indispensable pour se défendre et survivre. Il n’y avait pas de peuple, mais des petits groupes d’hommes : c’était la loi du plus fort, comme dans la jungle.
En résumé, durant ces 30 000 ans, l’évolution humaine semble très lente, le temps nécessaire qu’il lui a fallu pour apprendre à se grouper par famille (avec la consanguinité que cela génère), puis par tribu, avec un patriarche à sa tête.
En 30 000 ans, plusieurs civilisations se sont suivies, jusqu’aux égyptiens et aux grecs avec des spiritualités polythéistes qui ont donné les mythes que nous connaissons, et qui préparèrent l’époque suivante. Les êtres humains se reliaient aux Dieux à travers des rites païens, via le chamanisme, à l’aide des sacrifices animaux, voire humains, etc.

Agriculture-élevage (de – 1300 à 1700)

Ensuite, trouvant des terres dotées d’une nature fertile, l’homme avait comme souci majeur de s’approprier ces terres, pour prendre soin de la nature et des animaux, afin de pérenniser ses ressources. Des tribus ont créé leurs territoires pour s’abriter et se nourrir. Elles ont voulu ensuite protéger le territoire et son peuple (issu de la même famille). Le pouvoir et la soumission sur autrui ont diminué la violence physique.
Après la propriété foncière est apparue la propriété de l’être humain à travers l’esclavage. D’ailleurs, l’esclave était attaché à son maître et à la terre, jusqu’au Moyen Âge (le seigneur et le serf). La tribu est devenue royaume, avec un monarque doté du pouvoir divin (au début de l’époque).

Le milieu de cette période de 3 000 ans a été marquée par la venue du Christ, incarné en Jésus. Sa mort puis sa résurrection ont prouvé que l’être humain sera capable un jour de transcender la matière et la mort s’il arrive à dépasser sa dépendance aux sens et aux besoins physiques, et donc son attachement à la terre.
Dans cette période Agriculture-élevage, l’être humain compense sa dépendance à la terre en asservissant d’autres êtres humains, dans le but d’améliorer ses conditions de vie. Il s’identifie aux besoins physiques en oubliant qu’il provient du divin et que son esprit divin le différencie non seulement des autres règnes, mais aussi des autres êtres humains.

Le commerce existait pour permettre les échanges (par la monnaie). Grâce à cela, il fût possible d’amasser des richesses et des biens. Entre l’an 1000 et 1300 environ le commerce a connu (particulièrement en Europe) l’âge d’or des villes et des marchands : les surplus agricoles prirent le chemin des foires. Les Vikings danois et suédois, contrairement à ce qui est écrit dans la plupart des livres d’histoire, n’étaient pas que des barbares envahisseurs : ils étaient avant tout des commerçants. Il parvinrent à s’implanter en Europe et particulièrement au Nord-Ouest de la France, devenu aujourd’hui la Normandie. Ils participèrent largement au développement commercial de l’époque.

C’est à la fin de la période, vers 1000 – 1300 que le capitalisme vit le jour à Venise, métropole du commerce. Le rapport à l’argent se mit à changer, il est devenu davantage source de pouvoir et de convoitise. En tant que la valeur d’échange, une somme d’argent représentait une valeur de marchandise issue d’un travail humain.
La tentation de l’argent facile déconnecté de la valeur et du travail est apparue lorsque l’homme a voulu que l’argent travaille à sa place en touchant des intérêts. C’est pourquoi les banquiers Templiers (12ème siècle) en leur temps, recommandaient de ne pas verser d’intérêt sur les dépôts, car cela impliquait qu’un autre travaille à la place pour les payer (comment l’argent pourrait-il travailler tout seul ?!). Cela asservissait l’agriculteur ou l’artisan qui empruntait dans le cadre de son métier, en ayant pour effet de le faire travailler davantage pour payer les intérêts à verser à l’épargnant.
Thomas d’Aquin, en 1265 ouvrit malgré lui une brèche où s’engouffrèrent le commerce et le crédit, lorsque qu’il traita du sujet dans sa Somme théologique (article 4) :
« Le commerce est licite quand un homme se propose d’employer le gain modéré qu’il recherche à soutenir sa famille ou à venir en aide aux indigents ; ou encore quand il fait du commerce pour l’utilité sociale, afin que sa partie ne manque pas du nécessaire; sans doute il recherche le gain mais comme prix de son travail et non comme une fin« .

Ensuite, trouvant des terres dotées d’une nature fertile, l’homme avait comme souci majeur de s’approprier ces terres, pour prendre soin de la nature et des animaux, afin de pérenniser ses ressources. Des tribus ont créé leurs territoires pour s’abriter et se nourrir. Elles ont voulu ensuite protéger le territoire et son peuple (issu de la même famille). Le pouvoir et la soumission sur autrui ont diminué la violence physique.
Après la propriété foncière est apparue la propriété de l’être humain à travers l’esclavage. D’ailleurs, l’esclave était attaché à son maître et à la terre, jusqu’au Moyen Âge (le seigneur et le serf). La tribu est devenue royaume, avec un monarque doté du pouvoir divin (au début de l’époque).

Le commerce était donc autorisé si l’intention était moralement bonne, ce qui conforta la bonne conscience de ceux qui prétendent faire œuvre utile en faisant du profit. L’honneur était sauf… En voulant moraliser la relation à l’argent, concernant le commerce qui peut donner l’impression de gagner de l’argent sans travailler, il s’est produit l’effet inverse : l’homme a commencé à se mentir à lui-même pour se donner bonne conscience en se mettant à spéculer, et en s’en remettant à son nouveau Dieu : le capital…
Il commença aussi à conquérir de nouveaux territoires (Christophe Colomb) et de nouvelles richesses : le Nouveau Monde a enrichi l’Ancien, l’or et l’argent des Amériques ont dynamisé l’économie du Vieux Continent. Parallèlement, des famines et la pauvreté dans le peuple se sont accrus au point de fomenter la Révolution…(4) Ce fût la préparation de l’époque suivante.

En résumé, ces 3 000 ans nous ont appris à nous organiser, à vivre en cité et à adoucir nos conditions de vie grâce aux échanges : le temps s’est accéléré. Même s’il s’ouvre davantage aux autres (grâce au commerce), l’être humain reste encore très centré sur ses besoins individuels. En 3 000 ans l’esclavage apparaît puis disparaît avec la Révolution (pour réapparaître temporairement sous Napoléon).
Au cours de ces 3000 ans, avec la venue du Christ, la spiritualité polythéiste, dont il nous reste les mythes, est devenue majoritairement monothéiste. Le Christ a aboli les sacrifices animaux, bien que ceux-ci subsistent dans certaines religions. Les religions sont apparues, en tant qu’intermédiaires pour aider l’être humain à se relier à Dieu.
L’être humain a commencé à percevoir son identité propre, ses différences, son individualité. Les noms de famille (souvent des noms de métier, qui existent encore à notre époque) ont fait leur apparition, à la place du nom de lieu où vit le peuple.

Industrie-commerce (de 1700 à 2000)

Nous avons vu l’évolution humaine s’accélérer, à partir du 18ème siècle, le siècle des Lumières, qui marqua la fin de l’âge de Fer et le début de l’ère matérialiste. Cela a commencé avec la Révolution Française et les Droits de l’homme, qui proclament l’être humain libre d’agir et de penser. La monarchie fait place à la démocratie.
Concernant le progrès technique, le fait le plus symbolique de ce tournant a été marqué par Denis Papin, qui « inventa l’eau chaude », la machine à vapeur, laquelle donna naissance à la locomotive à vapeur, ce qui contribua à la révolution des transports, donc au développement du commerce.
Vendre les récoltes n’était plus la préoccupation dominante du moment : l’homme commença à associer son génie à la nature en apprenant à transformer ce qui provient de la nature : minerais, nourriture animale et végétale.
Antoine de Montchrestien (précurseur de Colbert) proclama :
« Comment lutter contre la pauvreté et la délinquance? en créant des entreprises. »
Le progrès technique bouleversa la vie des individus : le 18ème siècle, prospère et apaisé, fut celui du bonheur et de la foi dans les capacités illimitées de l’homme.
Le 19ème siècle vit naître en Angleterre et s’imposer en Europe une révolution sans précédent : le fer et le charbon devinrent les moteurs de l’activité économique. Mais l’industrialisation n’est pas forcément synonyme de prospérité. La croissance économique s’accéléra au prix d’une prolétarisation d’une grande partie des actifs (y compris les enfants) qui quittèrent le monde rural pour vivre le taylorisme (ou travail à la chaîne). La consumérisme naquit.
Jules Méline, au moment de l’Exposition universelle écrivit :
« Sans doute des besoins nouveaux surgiront, de nouveaux consommateurs viendront au monde qui voudront prendre place au banquet de la vie, et, pour les satisfaire, il faudra une production plus abondante.« 
Méline avait vu juste… L’erreur de Karl Marx fut de s’opposer au capitalisme en voulant constituer le prolétariat en classe régnante. De nos jours, la civilisation occidentale se cherche pour créer une nouvelle société civile en passant par la loi des extrêmes.

Le 20ème siècle, après les guerres mondiales, représente le « bonheur économique » avec ses « 30 glorieuses » : nous sommes les spectateurs des crises les plus graves du système capitaliste, et paradoxalement, les populations du monde entier n’ont cessé de s’enrichir.
Cependant, chaque jour, l’écart se creuse entre le petit nombre de grosses fortunes et les milliards de pauvres, par le phénomène de la mondialisation qui accroît l’exploitation des pays pauvres (le Sud) par les pays riches (le Nord) ; en polluant l’air et l’eau, en délocalisant les entreprises, en faisant travailler des enfants pour 5 francs par mois dans des conditions lamentables etc.
Nous les occidentaux, contribuons à asservir les pauvres en achetant des produits pas cher « made in India, China, Taïwan, etc. »
D’ailleurs, depuis 1945, les États-Unis détiennent les trois quarts de l’or mondial. New York est devenu le centre du monde. L’objet culte de notre fin de siècle, c’est finalement le chariot de la ménagère occidentale, regorgeant de biens terrestres… 4
L’esclavage a été aboli. Pourtant nous entendons parler l’esclavage moderne, qui n’est pas seulement celui auquel nous pensons et dont il est question dans les médias (traite des blanches, proxénétisme, exploitation etc.)
Au-delà de la contrainte par corps, il existe la contrainte par l’esprit. L’insécurité par rapport au changement de civilisation fait se maintenir l’individu lui-même dans l’esclavage, par la soumission à une autorité qui va le guider. L’asservissement commence dès le plus jeune âge, à travers notre éducation (familiale, scolaire, etc.). Les phénomènes sectaires, les dictatures largement décrits dans les médias sont des caricatures de la contrainte par l’esprit ou par le corps.

Tout ceci n’est pourtant que l’arbre qui cache la forêt. Au-delà du pouvoir étatique, il existe un pouvoir bien plus sournois et bien plus puissant, c’est le contrôle occulte de la pensée, que l’on appelle inconscience collective, pensée unique etc. dirigée par les grands lobbies financiers que sont les multinationales, les banques etc. en utilisant notamment les médias et les nouvelles technologies pour manipuler l’être humain consommateur.

Une éducation à la passivité ne cesse, à tous les niveaux, de désarmer [ les gens ]. Du plus jeune enfant à l’entrepreneur quinquagénaire, les modèles d’adaptation et de soumission au monde-tel-qu-il-est, pénétrant profondément l’intériorité du citoyen, assurent la pérennité du « système ». Le rythme [des informations] est ici fondamental puisqu’il donne l’illusion d’être en prise sur un monde en mouvement ; il est aussi redoutable, puisqu’il asservit le consommateur fasciné, qui craint toujours plus ou moins de manquer le maillon de la chaîne qui le déconnecterait de l’époque. Manquer l’actuel, ce serait manquer le réel. Un long jour où « il ne se passe rien » est aussi triste qu’un grand Frigidaire, vide…
La grande peur des médias est que les consommateurs « se débranchent ». C’est alors que se jouent les grands « événements » qui, propices en rebondissements, les tiennent en haleine.

(De la soumission dans les têtes, par François Brune)5

Aujourd’hui, nous arrivons au statu quo : un regain de citoyenneté montre de nouvelles prises de conscience pour aller vers une troisième voie :

La vraie citoyenneté est désormais européenne. Voici en effet le type de slogan qui nous le prouve, lancé fin 1998: «Je suis en Europe, donc je pense en euro. » Ce « donc » éminemment cartésien vaut vraiment son pesant de soumission à l’ordre financier. En voici un autre (mai 1999) « En Europe, aujourd’hui, voter c’est exister. » (…). Celui-ci, à la vérité, en enfermant l’existence citoyenne dans la minceur d’un vote sans pouvoir, avait de quoi démoraliser tout militant désireux d’agir sur l’Europe.
(De la soumission dans les têtes, par François Brune)5

En attendant d’évoluer vers une société citoyenne et responsabilisante comme alternative, des leaders se mobilisent pour dénoncer ces abus qui maintiennent la population sous l’autorité d’un petit nombre à des fins peu avouables de pouvoir et de profit. Par des actes symboliques, ils suscitent des prises de conscience sur notre monde qui ne tourne plus rond, au-delà des apparences. Ils ont le mérite d’utiliser les médias pour sortir de temps à autre le public de cette boulimie de désinformation qui l’anesthésie sans qu’il n’ait jamais à se poser de questions.

C’est ainsi que les manifestations de Seattle ont conduit à l’échec les négociations de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), dont le but était de fixer entre les États des règles de fonctionnement économiques dans le seul intérêt des lobbies financiers et des multinationales, les individus n’étant à leurs yeux, qu’une masse productrice et surtout consommatrice. Cette action à Seattle a donc permis une grande prise de conscience du public quant à son état de consommateur esclave : l’individu croît être libre, en réalité, il n’a que le droit de consommer.
Nous vivons dans une démocratie où les hommes au pouvoir sont en réalité à la solde de ces financiers qui gouvernent le monde. C’est que l’on appelle la culture Mac World… ou mondialisation, dont le but est de tout uniformiser : consommation, culture, loisirs etc. de sorte que l’individu ne soit, justement plus individualisé, différent des autres, c’est à dire : lui-même.
L’exemple le plus récent est l’autorisation de la Commission Européenne de cultiver des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) en Europe, au nez et à la barbe des syndicats agricoles, alors que personne ne connaît encore les conséquences de ces manipulations génétiques sur la santé de l’être humain. Il faut savoir que les politiques, aux USA comme en Europe sont sous l’influence des multinationales, puisque celle-ci financent leurs partis politiques.
Dénoncer ces abus est donc fondamental pour les prises de conscience, mais suivre des lanceurs d’alerte ne suffit pas si rien n’est construit par ailleurs. Il s’agit de proposer autre chose sans pour autant imposer un pouvoir de substitution…

En résumé, ces 300 ans ont apporté une révolution de notre monde sans précédent, en terme d’évolutions scientifiques, technologiques, médiatiques, financières etc. qui agissent en synergie, fait totalement nouveau, et qui ont pour conséquence d’avoir un effet exponentiel, où l’homme parfois n’arrive plus à maîtriser ce qu’il a lui-même créé. La machine mue par une intelligence artificielle risque-t-elle de dominer l’humanité ?
En parallèle, durant ces 300 ans, les religions ont fini par perdre de leur puissance, particulièrement depuis le début du siècle ou l’Église a été séparée de l’État. Soit parce que les êtres humains, identifiés à la matière ont oublié Dieu, soit parce qu’ils veulent se relier à Dieu par eux-mêmes, sans passer par l’intermédiaire d’une église ou d’un temple. Certains même compensent ce besoin de sagesse en remplaçant, grâce aux médias, la connaissance par l’information.

Le temple, la foi sont désormais intérieurs. C’est le sens prophétique des Noces de Cana où l’être humain (le serviteur de Dieu) fait librement l’effort de servir, de verser l’eau dans les jarres, car il sait : il s’ouvre pour accueillir la source de vie divine, la connaissance qu’il fait mûrir (la présence de Marie représente le principe maternel). Le Christ, c’est à dire le monde divin, remue cette eau vivante, il participe à cette maturation (principe masculin). L’eau se transforme alors en vin grâce à cette collaboration de l’être humain avec le divin : l’être humain accède ainsi à la vérité.

En résumé, la sagesse par ce processus d’individuation, devient vérité, qui fait de l’être humain un homme libre, car il ne dépend plus d’aucun dogme : sa vérité provient de son vécu intérieur, et de ses propres efforts. C’est ainsi qu’il libère son esprit. Les serviteurs remplissent les jarres avec de l’eau transformée en vin. Ensuite, les serviteurs servent cette eau transformée en vin aux convives de la noce: cet acte de transformation n’est pas fait pour être gardé mais pour être partagé, offert aux autres. Les Noces de Cana peuvent donc représenter, d’un point de vue spirituel, la période de transition actuelle que vit notre civilisation et le chemin qu’elle a à prendre, pour une civilisation plus fraternelle.

Création-communication (de 2000 à ?)

Comme tout changement, le passage d’une ère à l’autre insécurise face au futur, au nouveau, et provoque naturellement des résistances au changement chez tout individu. Le progrès se trouve souvent installé, voire imposé à l’humain avant qu’il n’ait eu le temps de s’y préparer d’un point de vue éthique ou moral.
Dans l’époque Création-communication, l’humanité a rendez-vous avec son futur. L’être humain s’est libéré de l’esclavage physique, il lui reste à libérer son esprit. L’économie de service devrait amener les individus à se donner grâce à l’expression leur créativité, (pas seulement dans l’art) qu’ils offriront à l’humanité. C’est le sens profond du don de soi : nous offrons aux autres ce pour quoi nous sommes doués, le don divin que nous avons reçu en naissant, et que nous avons révélé à nous mêmes. C’est le sens réel de la créativité, du vrai travail qui se donne, sans salaire. Ce don est le résultat de ce que nous avons sacrifié d’égoïste en nous-mêmes. Nous agissons librement, non par devoir mais par amour, en apportant notre pierre à l’édifice de l’humanité. C’est le service que nous lui rendons.

En ce sens, nous pouvons dire : « Un service vaut ce qu’il coûte » (Victor Hugo, l’homme qui rit).

Le service vaut ce qu’il nous coûte comme sacrifice de ce qui ne sert que notre intérêt personnel.
Le génie humain (qui procède du divin) se manifeste dans tous les domaines (sciences, biotechnologie, industrie) où souvent, le pire côtoie le meilleur.
L’individu cherche à se libérer des contraintes physiques en améliorant ses conditions de vie sur terre (confort matériel), voire à trouver un paradis artificiel sur terre. Il ne fait qu’augmenter son bonheur matériel (durée de vie, santé, travail, argent, consommation, désirs, loisirs) sans pour autant libérer son esprit, car il reste très attaché aux sensations du corps physique qui lui donnent l’illusion de vivre. En découvrant la composition du génome humain, les scientifiques jouent à l’apprenti sorcier et imitent Dieu, jusqu’à se prendre pour Dieu, en se prouvant qu’ils sont capables de créer la vie (clonage, modification des gènes, etc.).

Globalement, nous sommes passés à l’ère de la société de l’information alors que nous sommes encore dans une logique de marketing stratégique de « make maximum profit » au lieu d’être dans une logique de marketing « make better world »3. Notre société vit les prémices du passage de l’ère du Commerce-industrie à l’Ère de la Création-communication, avec tous ses paradoxes :

S’il y a une chose qu’a compris tout salarié d’une entreprise, c’est que celle-ci est un système hiérarchique. Un chef, des vassaux, des serfs. Pour la rémunération, le principe est la prédation. Le chef se sert, puis les vassaux, puis les serfs. Le magnifique système des stock-options est parfaitement féodal.
(La bourse ou la vie, par Philippe Labarde et Bernard Maris – Ed. Albin Michel) 6

Notre société nous apprend à passer de l’économie réelle à la nouvelle économie, à travers les nouvelles technologies de communication (ordinateur personnel, Internet, téléphones mobiles, e-commerce, jeux vidéo, virtuel, etc.), secteur d’activité où les salariés sont payés en actions (ou stock-options) de la société qui les emploie. Des salariés actionnaires sont donc payés en monnaie de singe, avec des actions boursières hautement spéculatives donc très risquées.

Est-ce cela la troisième voie ? Une économie de service et de communication fondée sur les échanges virtuels (marchands ou non), sur une liberté… virtuelle, où le commerce se fait avec un marketing d’accroche agressive via les bandeaux publicitaires de l’Internet.
Ou bien est-ce une économie fraternelle basée sur l’échange de valeurs tant matérielles que morales et sur de vraies relations ?

Bien sûr, il ne sert à rien de rejeter d’emblée ces avancées technologiques fantastiques. Il s’agit d’être prudent quant aux récupérations inévitables qu’elles peuvent susciter. Le défi est de les utiliser comme des moyens mis à la disposition de l’être humain, et jamais comme une fin en soi.
Le scénario catastrophe serait d’être dominés par la pensée, en devenant à l’extrême, esclaves d’une intelligence artificielle… comme dans le film « Matrix »8. A la vitesse où va le progrès en ce début de 3ème millénaire, la réalité finit parfois par dépasser la fiction.

« On domine d’autant mieux que le dominé en demeure inconscient. Les colonisés et leurs oppresseurs savent que la relation de domination n’est pas seulement fondée sur la suprématie de la force. Passé le temps de la conquête, sonne l’heure du contrôle des esprits. C’est pourquoi, sur le long terme, pour tout empire désirant durer, le grand enjeu consiste à domestiquer les âmes ».
(L’Amérique dans les têtes, par Ignacio Ramonet.)7

Comment libérer l’esprit ?

Nous pouvons prendre le modèle des Noces de Cana : d’abord en transformant soi-même sa manière de penser, en repensant soi-même tout ce qui nous a été inculqué, pour arriver à toucher par soi-même sa propre vérité qui s’inclut elle-même dans une sorte de vérité universelle faite de bon sens, où dans un élan du cœur, l’intérêt personnel est supplanté par l’intérêt général : collectivité, société, humanité etc.
Nous transformons ainsi les choses de l’intérieur, que nous pouvons ensuite mettre en pratique au quotidien en apportant une conscience morale là où chacun se trouve. Cela implique d’oser individualiser nos actes, donc de nous différencier de la majorité pensante, tout en respectant la liberté d’autrui et ses valeurs propres, sans pour autant nous renier…
En osant nous individualiser, nous nous détachons nécessairement des autres, de l’affectif, de l’appartenance à un groupe qui fonctionne sur des règles de vie communes.
Vivre l’individualisation nécessite un apprenti-sage, de l’entraînement et de l’humilité, car bien sûr, nous n’y parvenons pas du jour au lendemain. Nous faisons des erreurs, des maladresses. Et il faut beaucoup de courage, de foi et de persévérance (sous peine d’abandon) pour vivre au départ une sorte d’isolement par rapport aux autres.
En nous individualisant, nous participons à transformer le monde de l’intérieur : nous ne sommes plus en opposition, mais nous montrons en quelque sorte l’exemple; en exprimant notre éthique morale. Notre élan du cœur ainsi manifesté, s’il est sincère et profond, est une sorte de témoignage vivant qui réveille et touche au plus profond ceux qui sont habités inconsciemment par le même idéal : libérer son Je-esprit, révéler au monde qui il est profondément.
En choisissant d’agir ce que notre cœur veut, nous sommes bien au-delà d’une sorte de devoir qui nous ferait agir par obligation. Nous ne le faisons pas pour faire plaisir à un leader (religieux, syndical ou autre) ou parce que nous partageons les mêmes idéaux que lui. Le leader est néanmoins nécessaire pour montrer le chemin. Uniquement le montrer.
Dans le film Matrix, Morphéus guide Néo et il lui dit :
« Je peux t’aider à libérer ton esprit. Je peux te montrer la porte. Mais toi seul peut décider de la franchir.  » et il ajoute : « Il y a une différence entre connaître le chemin et arpenter le chemin.« 8
Ainsi, nous ne servons jamais quelqu’un, ni quelque autorité, mais notre propre idéal, qu’un leader peut d’ailleurs lui-même incarner, parmi d’autres.
Nous choisissons d’agir ainsi parce que nous avons identifié une partie de nous, qui n’appartient à personne d’autre. C’est en soi, et il est donc naturel de manifester ce que l’on est. Nous le faisons librement, parce que c’est notre éthique, c’est une part nous-mêmes, nous la vivons, nous la transpirons…
Ainsi, nous nous relions à Dieu en nous, et servons notre Je-Christ : en famille, au travail, dans notre vie quotidienne, ainsi que dans notre façon de consommer.
« Choisir, c’est renoncer« .
En faisant cela nous sacrifions quelque chose : un désir égoïste, un profit personnel, du temps, de l’argent, un petit bout de notre bonheur artificiel…
Nous passons ainsi des valeurs matérielles égoïstes aux valeurs morales universelles, c’est à dire à la valorisation du génie humain, dont la source est purement divine.

En conclusion

En observant avec recul l’histoire de notre évolution, le temps semble s’accélérer. Les évolutions majeures se sont faites en 30 000 ans, puis 3 000 ans, puis 300 ans, puis… 30 ans ?
En réalité, depuis la venue du Christ pendant l’époque des 3 000 ans, ce n’est pas le temps qui s’est accéléré, mais l’évolution humaine.
Le phénomène a commencé à se manifester à la Renaissance, le meilleur exemple en a été Léonard de Vinci, ce génie inspiré et visionnaire, qui apporta les prémices de ce que furent les découvertes scientifiques de la fin du 2ème millénaire. Maintenant, il s’agit d’accepter la rapidité de l’évolution, sans en voir peur et ni la subir, mais au contraire en l’utilisant pour donner du temps au temps à ce qui est essentiel. Le tout est de ne pas s’identifier aux inventions qui ne sont que des moyens au service de l’être humain et non l’inverse.
Dans cet état d’esprit, le travail « mécanique », sans valeur ajoutée humaine, pourrait être laissé aux machines. Alors, le temps disponible ne servirait plus seulement à s’évader dans des loisirs qui servent d’exutoire au travail obligatoire. Il serait utilisé au maximum pour permettre à l’individu de se révéler. Il ne serait plus question de parler du travail dans un sens péjoratif de devoir ou de contrainte.
Car le travail ne serait plus obligatoire (gagner sa vie pour se nourrir, se loger, se vêtir et se divertir). L’individu ne travaillerait plus pour un salaire, ni pour « gagner sa vie », mais pour apporter sa pierre à l’édifice de la société, tout en trouvant son propre épanouissement. L’argent qu’il générerait ne serait plus qu’une conséquence et non un but. Il mesurerait simplement le niveau de valeur ajoutée apportée aux autres, à la société, à l’humanité.
Ce faisant, il éveillerait chez autrui un émerveillement, une sensibilité pour ce qui émane de l’esprit divin qu’il partage. Il deviendrait lui-même source de créativité, de divertissement. Ainsi, l’individu se révélant, rendrait service à lui-même puis aux autres.
L’éthique fondamentale de l’être humain créateur au service d’autrui ou d’une communauté humaine reposerait sur la liberté dans son sens le plus élevé et le plus sacré.
Dès lors, les 35 heures, le concept de retraite deviendront dépassés, d’un autre temps. Nous sommes dans une période de transition où le travail obligatoire deviendra source d’épanouissement. Tout sera à réinventer à mesure de l’évolution. Il faut des précurseurs, des visionnaires, des philosophes (des vrais et non des produits médiatiques) pour anticiper et faire avancer les idées avant de les voir mettre en pratique.
Le tout est de retrouver la sagesse originelle du service, dans le sens positif du terme, tel qu’il est révélé dans les Évangiles, en particulier dans le message (parmi d’autres) des Noces de Cana, afin de le manifester aujourd’hui.

Au fil de son évolution, l’humanité est passée de l’ère de la servilité (ou esclavage), à l’ère du service à autrui. La nouvelle économie basée sur la communication et le service, prépondérante à notre époque, en est le reflet extérieur. Dans la contrainte par corps, l’homme était soumis, et dépendant à un maître.
Aujourd’hui, dans les sociétés démocratiques, il est libre de corps, mais il n’est pas toujours libre d’esprit.
L’esclavage a été aboli (physiquement) mais pas psychiquement. Dès qu’un individu dépend de quelqu’un pour penser, pour aimer ou pour agir, il n’est pas libre, il reste l’esclave d’une autre personne.

Dans le film Matrix, Morphéus dit à Néo :
« Bon nombre sont tellement inconscients et désespérément dépendants du système qu’ils vont jusqu’à se battre pour le protéger« 8.
Néo incarne le défi proposé à l’être humain d’aujourd’hui : celui de libérer son esprit, en révélant qui il est, en n’ayant de cesse que de se donner au monde, et de servir l’humanité en évolution.
Le travail, issu de la créativité se transforme librement en don de soi, ou service. L’acte de don est le résultat d’un effort et d’un sacrifice choisi librement par amour pour son idéal, car c’est à ce prix que la liberté d’autrui est respectée.
L’individu qui se révèle et s’offre aux autres, se pose donc en précurseur de notre civilisation future, laquelle, succédera à notre société matérialiste, qui est en train de mourir. C’est à mon sens, le défi actuel de l’humanité.

© Rosa Lise

Bibliographie

1) Nouveau dictionnaire étymologique Marabout

2) Petit Larousse Illustré

3) Le Management du 3ème millénaire – Michel Saloff-Coste – Ed. Guy Trédaniel

4) Revue l’Histoire – dossier spécial : « Mille ans de croissance économique. » De Venise à Silicon Valley – Janvier 2000

5) Le Monde Diplomatique – Avril 2000

6) Télérama n°2625 – 3 mai 2000

7) Le Monde Diplomatique – Mai 2000

8) Film « Matrix » – de Andy et Larry Wachowski (disponible en vidéo et DVD)


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