De l’usage d’internet

Voici quelques une de mes compréhensions concernant l’internet, après quelques années de pratique, d’utilisation, d’immersion dans ce « monde » très particulier qui est entré pour nombre d’entre nous dans notre quotidien.

Le monde virtuel de l’internet me fait penser à la contre-image du monde divin.
L’internet a un énorme succès parce que :
1) l’utiliser est simple, c’est accessible presque à tout âge,
2) tout a été fait pour qu’un maximum de gens possède un ordinateur, l’outil nécessaire pour se « soumettre » à la dictature du net. Ceci a été rendu possible par le biais d’offres de financement à 1€ par mois, offres à prix bas par le biais des employeurs, afin de « faciliter l’égalité des chances » par l’accès à l’information.
3) parce que l’humanité consciemment ou non, a soif de spiritualité, et qu’il ne trouve que ce substitut, qui n’en est que le mirage. D’ailleurs, les forums de discussion foisonnent de gens athées. Ces communautés virtuelles sont la miroir inversé des communautés spirituelles, qu’évidemment ils rejettent.

A l’instar du film Matrix, Internet est comme la matrice. Les sentinelles y sont les robots qui scrutent la toile nuit et jour, classent, rangent, ordonnent, mémorisent, contrôlent.
Tel Néo, un connaisseur (informaticien, ou webmaster) peut très bien déjouer les sentinelles, ou bien s’en servir pour les faire venir là où cela l’arrange, parce qu’après tout : ce ne sont que des machines. Mais Sion, la ville des héros insoumis, n’est pas dans la matrice, elle est ailleurs, dans le monde vivant. Le monde virtuel, lui est plus que mort, car il peut entraîner l’individu qui n’y prend pas garde dans un monde infra*humain. Comme dans Matrix, le combat dans le virtuel est illusoire. Dans le film, le grand combat s’est déroulé dans le monde réel, quand Sion avait été attaqué par le chef suprême et maléfique de la matrice.

Internet est un monde virtuel où le pire peut côtoyer le meilleur, sous l’emprise et le contrôle du Dieu-Technologies que d’autres nomment Big Brother : rien ne peut être totalement confidentiel dans le monde virtuel, tout ou presque peut se retrouver.
Internet encourage la lâcheté, car sous couvert d’anonymat, tous les excès sont permis, parce que c’est facile, dans la mesure où il n’y a pas de face à face, donc pas de risque de confrontation physique. Les excès, issus notamment des instincts les plus bas, sont donc poussés au paroxysme, encore plus fortement que dans la vie réelle.
A cause de la barrière de l’écran, les relations virtuelles sont probablement celles où il y a le moins de respect d’autrui. Tout peut y être faux, y compris ce qui peut sembler sincère.
En fait, le mal y est omniprésent, comme dans de nombreux secteurs de la vie. Mais il est plus pernicieux, car « nettement » moins visible.
Se complaire dans l’Internet, s’y engouffrer, se laisser hypnotiser, happer, c’est la même chose que de se soumettre inconsciemment aux Mr Smith, ces programmes, qui en contrôlent toutes les ficelles pour mieux asseoir le pouvoir de celui qu’ils servent : le Dieu-Technologies.

Il existe une inconscience collective dans le monde matériel, mais au moins elle se vit, en principe, en conscience de veille. Sous l’emprise de l’Internet, la conscience est encore au-dessous, car elle place ceux qui s’y laissent prendre en conscience de rêve : absorbé par l’écran, l’utilisateur fini par oublier pendant des heures ce qui se passe à l’extérieur.
Il se passe la même chose avec la télévision me direz-vous ! Pas tout à fait, car l’Internet permet l’interactivité : de dialoguer, de voir, de chercher, de choisir, d’envoyer des fichiers, des images, des sons, des vidéos etc.
C’est en cela que l’Internet est beaucoup plus « diabolique » que la télévision, car il crée davantage d’addiction. Elle se nomme «cyber-dépendance». Certain(e)s ne vivent plus leur relations que par procuration, par Internet.
Même s’il l’on se confronte à ses miroirs, puisque l’on attire à soi ce que l’on est, en bien comme en mal, la relation est forcément faussée dès le départ. Il est quasiment impossible d’être vrai, de laisser passer ce que l’on est réellement à travers ce filtre, même en utilisant une webcam.
Cela crée au final des frustrations, car évidemment, il n’est pas possible d’y contacter ce qui est vivant, mais seulement ses propres mirages. A l’extrême, une telle dépendance peut pousser à l’isolement et donc, à la dépression.

Cela dit, comme dans toutes choses, et particulièrement avec les nouvelles technologies, il est inutile de rejeter l’Internet. Il s’agit plutôt de l’utiliser, dans les cas où il peut s’avérer utile, avec conscience, justesse et discernement. Il est possible de se servir d’Internet en tant qu’outil, et non comme une fin en soi, à condition de ne pas s’y complaire. Cela demande de la conscience et de la maîtrise de soi, car il est très facile de s’y laisser happer.
On peut voir aussi l’internet comme un moyen de communication en tant qu’outil de publicité. Il peut servir également au télétravail, quand on travaille à distance, pour échanger des fichiers, des informations à usage professionnel.
Enfin, on peut utiliser ce support pour trouver des informations, mais aussi de belles choses : des images d’œuvres d’art, des poésies, du graphisme, des animations très artistiques, ainsi que des bases de données de connaissances fiables, des sites vitrines d’entreprises, d’associations etc.

Mais en l’utilisant, il faut toujours garder présent à l’esprit que l’internet, en tant que filtre ou toile, fait « écran » à ce qui est réellement vivant. Cet outil ne peut donc être un vecteur de communication valable pour le témoignage vivant.
Y semer un enseignement spirituel, et même simplement un témoignage sur une expérience spirituelle, c’est comme donner des perles aux pourceaux, ou à l’extrême offrir, en pâture l’Agneau, c’est à dire ce qui existe de plus pur au monde, au loup.
Livrer un enseignement la toile, ne permet pas de savoir qui va le recevoir, ni comment. Ce serait comme prendre un micro pour crier en aveugle ce que l’on a à dire au monde entier, puisque l’internet supprime les distances et les frontières. Cela reviendrait à faire du prosélytisme à grande échelle, avec forcément des relents de sectarisme.
Or enseigner, cela commence par faire preuve d’empathie en se mettant à la portée d’autrui, de ce qu’il peut et veut recevoir, et comment l’entendre, l’accueillir.
C’est tout l’art de manier le secret de ce qui est sacré avec discernement, de mesurer ce qu’il est possible de dire ou pas, jusqu’où on peut aller ou pas. Seule la relation humaine vraie et réelle permet cela.
De plus, il y a toujours une démarche volontaire chez celui qui accueille : en achetant un livre, en assistant à une conférence, en posant une question, etc. Or, l’internet ne permet pas l’utilisation de ce libre-arbitre, sauf peut-être, lorsque l’on tape un mot-clé dans un moteur de recherche, pour trouver une œuvre, un ouvrage, des connaissances exotériques ou autres sur un sujet.
L’enseignement est vivant par essence, et vouloir le faire rayonner ne peut pas passer par la toile, qui par nature, est un monde mort, infra-humain.
L’enseignement ne peut passer que par la puissance du Verbe : et le Verbe ne peut passer que par le verbe ! C’est à dire la parole vraie, la relation humaine et vivante, inspirée.
L’une des garanties pour que l’enseignement christique ne soit pas livré au loup, c’est qu’il se répande par un témoignage vivant. Ce qui est impossible avec l’internet.

En conclusion à propos de l’internet :

« A consommer avec modération, nuit gravement à la santé psychique et spirituelle »…

© Rosa Lise


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