Le secret, c’est sacré

Le mot secret se retrouve dans le mot discrétion : il s’agit de discerner, d’apprécier ce que l’on peut dire et ne pas dire, sans blesser autrui, et sans se trahir.

Le secret est joyau de grande valeur que l’on nous confie. Le secret mûri en soi prend de l’éclat selon ce que chacun y apporte (sa couleur unique). Plus on est pur en soi, plus le diamant prend de l’éclat, pour rayonner de soi, sans pour autant être trahi. Son écrin protecteur, c’est le silence.

Conserver un secret, c’est garder le Verbe, une parole qu’on nous a confiée :

« J’ai fait paraître ton nom aux hommes que du monde tu me donnas. Ils étaient à toi et tu me les donnas et ils ont gardé en eux ton Verbe. Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné est de toi. Car les paroles que tu me donnas, je les leur ai données. Ils les ont reçues et ont vraiment connu que je suis issu de toi et pleinement compris que tu m’as chargé de mission. »
(Jean 17, 6-8).

Le secret, c’est une parole gardée en soi afin qu’elle soit protégée et partagée par les porteurs de ce secret. Garder un secret, c’est respecter la personne qui nous l’a confié, ainsi que l’essence même de ce secret.

Trahir un secret, c’est se renier, que cela soit par oubli ou par faiblesse.
Le secret est lié à la parole juste et donc au relationnel et à la sphère des sentiments.
Le non respect d’un secret peut provenir notamment d’un problème d’estime de soi (dans le sens de la valeur et de l’amour que l’on se porte).
Livrer un secret trop tôt, c’est comme parler d’un projet tant que celui-ci n’est pas vraiment concret : on parle dans le vide en risquant de le faire avorter, parce qu’on dilapide son énergie au lieu de s’en servir pour nourrir le projet.
On peut aussi livrer un secret, quand l’ego en soi cherche à se valoriser (c’est moi qui sais et je te le dis parce que je t’aime bien = vanité).
Enfin, il peut arriver aussi que le secret soit dévoilé quand celui-ci est si énorme, qu’il est trop lourd à porter, d’où la nécessité de le partager pour s’en délester.

Garder un secret en soi consiste à renoncer au désir de le partager et de le révéler avec quelqu’un qui n’est pas prêt à l’accueillir. Ainsi, au lieu que ce sentiment soit destructeur (pour le secret, pour la personne qu’on a en face de soi), il devient pur et créateur. Cela devient un rayonnement.

Le secret devient sacré.

Quand le secret est devenu sien, on sait exactement ce que l’on peut en faire. On se sent libre de le révéler ou non, sans jamais trahir.

Plus largement, le secret du Christ concernant l’humanité, est contenu dans l’Apocalypse, qui signifie révélation. Le secret sur le devenir de la Création « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le début et la fin » y est révélé avec des filtres, des images symboliques, de telle sorte que chacun y accède au fur et à mesure de qu’il est prêt à le recevoir.

Le méga secret, c’est le secret de la Vie et de la Création, contenu notamment dans le mystère du Golgotha, c’est à dire le mystère de la mort et de la Résurrection.

© Rosa Lise


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