L’économie, A.M.I. ou ennemi ?

« On ne peut pas servir à la fois Dieu et Mammon »
(Matthieu, 6/24)

L ‘A.M.I. (Accord Multilatéral sur l’Investissement), comme son nom ne l’indique pas, est un faux ami, c’est à dire un ennemi pour le monde à l’époque actuelle.
Ce projet émane de l’OCDE (les 29 pays les plus riches de la planète), qui travaille avec l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), en allant dans le sens de la mondialisation. En bref, la notion de mondialisation a vu le jour au début des années ‘80 avec la libéralisation des entreprises (commencée depuis les années ‘50), ce qui a engendré un accroissement du commerce international, que l’on appelle aussi : internationalisation. Cela a eu pour effet d’accroître la concurrence internationale.

L’A.M.I. va dans le sens de la mondialisation, en voulant supprimer au maximum les entraves aux investissements faits à l’étranger. Ce projet est présenté pour le plus grand bien des nations, puisque l’accord aiderait à développer la croissance des pays, donc les richesses, ce qui apporterait, cela va de soi, un meilleur niveau de vie à la population.
En d’autres termes, cela revient au fond, à installer dans le monde la suprématie de l’économie (à travers les investisseurs) sur les Etats et les peuples, en dépit du droit national, de la protection de l’environnement, de l’innovation culturelle etc. Ainsi, les firmes multinationales les plus puissantes pourraient investir et s’installer partout dans le monde, là où elles le souhaitent, c’est à dire là où c’est le plus porteur en terme de marché, de rentabilité etc. Par exemple : en installant des branches de productions dans les pays où la main d’œuvre est la moins chère, pour obtenir toujours plus de bénéfices.
Pour le moment, l’A.M.I. n’a pas pu aboutir. Le 11 mars 1998, le Parlement Européen s’est opposé au projet. L’Europe se fait encore tirer l’oreille, accusée de longue date de protectionnisme (c’est à dire de protéger son économie en réglementant le commerce extérieur, à l’aide entre autres, de taxes douanières sur certains produits d’importation). Le 28 avril 1998, un rassemblement international s’est tenu à Paris pour l’enterrement de l’A.M.I., réunissant des gens issus de tous les milieux (politique, culturel, syndical, religieux etc.)
Cela n’a pas fait la Une des journaux. Qui en a été informé, mis à part ceux qui s’intéressent à l’économie et qui lisent la presse financière? Nous sommes en pleine désinformation.

Bien que ce sujet puisse paraître très loin de soi, dans les hautes sphères du pouvoir et de la finance, cela concerne pourtant directement tout un chacun dans son quotidien : c’est à dire le consommateur, au bout de la chaîne, qui lui a le pouvoir … d’acheter.
A part ceux qui vivent en totale autarcie (s’il en existe encore), qui peut prétendre ne jamais participer à cette mafia organisée et parfaitement licite, ne serait ce que par les achats de biens de consommation, les dépenses courantes telles que : eau, électricité, transports etc. ?
Chacun est touché directement par l’économie, puisque nous parlons bien de « pouvoir d’achat ». Le pouvoir n’est pas toujours forcément du côté qu’on croît. Il suffit d’utiliser son libre arbitre, donc la conscience, à travers l’argent que l’on utilise : en donnant, en recevant, en payant, en investissant etc. Les achats, qu’ils soient conscients ou non, conditionnent directement les choix de production en amont. Ainsi, le boycott d’un produit entraîne sa disparition.
Si chacun pouvait acquérir cette conscience morale dans tous les domaines, et en particulier dans celui de l’économie, l’A.M.I. ne présenterait aucun danger, car ses auteurs qui veulent dominer le monde n’auraient plus de prise possible sur l’individu. Dès lors, on il est permis de rêver ou d’espérer que l’humanité deviendrait suffisamment mûr pour organiser l’économie au niveau mondial, en prenant en compte les besoins réels des gens, dans l’intérêt de l’humanité, et non dans un seul but de profit égoïste, comme c’est le cas actuellement. Car l’économie n’aurait plus besoin d’être contrôlée ni dirigée par l’Etat qui se pose là en tant que prétendu gardien contre les risques de déviance.
L’A.M.I. pourrait donc être parfaitement salutaire si au lieu de ne viser que le profit égoïste, il tenait compte de l’éthique de certaines structures de l’économie sociale et solidaire, dont la vocation d’origine est de servir l’être humain. et non le capital. Bien entendu, nous en sommes loin. L’A.M.I. veut permettre aux investisseurs d’accroître leurs bénéfices au détriment de l’humanité toute entière, en inventant des besoins aux gens, quitte à leur vendre n’importe quoi, à les rendre malades et à condamner la planète bien avant l’heure.

Tout cela au bénéfice de qui ?
Du Dieu Mammon et de ceux qui le servent, bien sûr.
Car en réalité, la prospérité profite en premier lieu à ceux qui détiennent les capitaux : gros actionnaires des firmes, banques, investisseurs institutionnels (par exemple les caisses de retraite, les mutuelles), bref, ceux qui ont le pouvoir sur le monde par l’argent.
Je préfère dire « Dieu Mammon » plutôt que « Dieu Argent », car ce dernier terme donnerait une connotation négative à l’argent. L’argent est une manifestation dans le monde, comme une contre-image de l’utilisation que nous faisons de notre énergie spirituelle, qui est une énergie d’Amour. L’argent peut être sacralisé et devenir christique si l’être humain empêche Mammon de le manipuler.
Qui est responsable de l’état actuel de la société, aux prises avec le mal ? Mammon y a pris sa place uniquement parce que l’être humain lui a laissé ce trône, que cela soit par inconscience, par cupidité, par faiblesse, ou encore par oubli de sa nature spirituelle.
Mammon fait ce qu’il doit faire, c’est son rôle, il existe pour cela. C’est à l’être humain de reprendre le pouvoir sur sa propre destinée.
L’A.M.I., qui devrait être revu sous une forme plus « digestible », va être discuté de nouveau en Octobre 1998. D’où l’importance et surtout l’urgence de revoir notre conception de l’économie, de l’argent et nos actes qui s’y rattachent au quotidien.

Le défi est donc de passer du profit individuel égoïste, véritable cancer de nos sociétés, à l’intérêt collectif de la communauté des hommes.

 

L’archange Saint-Michel, le spécialiste du combat contre le dragon est là pour nous aider, car le sort de l’humanité l’intéresse directement. C’est bientôt sa fête, au moment même où va être renégocié l’A.M.I. !

Concrètement, que peut-on faire, sans forcément sortir les banderoles, face aux mastodontes du pouvoir et de la finance ?

  • Au niveau de la pensée
    Passer d’une pensée unique à une pensée universelle.
    Grâce à la connaissance, et en pensant par soi-même, nous pouvons contribuer à redonner une véritable éthique, à tout ce qui a été rendu tabou, voire scandaleux aujourd’hui, simplement à cause de la faiblesse humaine : argent, économie, travail, capital, retraite, propriété, état, Impôts etc. en cherchant à la source, quels en sont les fondements spirituels et les rôles véritables. Cela fait appel à l’observation, à des recherches, à la sagesse et à une pensée souple, bien au-delà des concepts que l’on apprend à l’école ou des idées toutes faites que nous font avaler les médias.
    Les discours économiques ne consistent qu’à vouloir la prospérité permettant la subsistance pour tous. C’est la même chose que de vouloir changer les pierres en pain (l’une des tentations du Christ au sortir du désert). Mais on oublie la nourriture spirituelle de l’être humain (la réponse du Christ faite à Satan) qui consiste à se nourrir aussi de Dieu, de prières, en se reconnectant à notre source de vie.
    Une pensée non travaillée, dépourvue de sagesse, va nous pousser soit à adorer, soit à rejeter, les valeurs actuelles qui sévissent dans notre société, Il s’agit d’abord de prendre du recul par rapport à cela, accepter de voir le bien, en potentiel derrière ce mal, sans jamais juger. Tant que l’on juge, on projette nos problèmes et l’on reste dans une pensée divisée, donc destructrice.
    Ensuite on ramène ces connaissances développées à soi, en les reliant à son propre chemin de vie et à son quotidien, en cherchant à devenir conscient de l’abondance qui nous est offerte, c’est à dire notre richesse intérieure. Ceci afin que cette richesse intérieure s’extériorise, et se manifeste, en la restituant grâce à notre travail, qui devient alors créativité.
    Cette connaissance génère alors le ressenti de gratitude, qui incite à donner. L’argent devient un outil pour renforcer la conscience au service de la fraternité. L’énergie-argent-amour, alors sacralisée, peut retourner de là où elle est venue, c’est à dire au monde divin: comme au temps des Templiers, où l’or revenait au Temple. Symboliquement, c’est une façon de transformer l’argent en or…
  • Au niveau du sentiment
    Passer de la souffrance égoïste (le ressenti du vide en soi qui pousse au désir et à l’envie de prendre aux autres : argent, amour, biens de consommation…) à la compassion (qui signifie : « souffrir avec ») et qui pousse à donner de soi aux autres. C’est alors seulement que l’on découvre la complétude.
    Le ressenti de compassion est donc une toute autre souffrance : en voyant le monde dans l’état où il est, en constatant que les gens se prosternent devant la Bête et tournent ainsi le dos au Christ, on peut ressentir que le Christ se sacrifie par Amour une seconde fois, comme crucifié. Car Il souffre avec nous, Lui, Le modèle de l’être humain parfait. Pourtant il accepte que l’être humain le renie, et donc qu’il se renie lui-même. Car l’homme est libre de sombrer dans le chaos ou de se tourner vers sa lumière divine.
    Contrairement à la Bête, jamais le Christ ne cherchera à influencer l’être humain dans ses choix. Tel est le sens de Son sacrifice grandiose donné par amour et par respect de la liberté humaine.
    Le ressenti de compassion peut s’éprouver quand on voit l’être humain courir à sa perte, qu’il se renie et qu’il perd donc sa dignité. On peut dire que la dignité pour l’être humain consiste à reconnaître sa part divine en lui.
    L’être humain lors de la Chute, accepta descendre sur terre pour expérimenter l’incarnation par sacrifice et par amour pour le divin. C’est l’essence même de sa grandeur et de sa dignité, ce qui est à l’opposé de la culpabilité, générée par cette même Chute depuis qu’il a oublié… C’est pourquoi il souffre inconsciemment ou consciemment lorsque sa dignité est bafouée. Quand ce ressenti non conscient tombe dans les instincts, l’énergie devient violence contre soi (abnégation, maladie, suicide) ou contre les autres (révolte, guerre).
    L’être humain aspire de tout cœur à accomplir ce qu’il aime le plus sur terre, en participant à l’évolution de la fantastique aventure humaine. Ressentir et vivre cela, c’est manifester l’Esprit du Christ en soi. C’est vivre debout.
    La compréhension (prendre en soi), la connaissance de la vie, et le ressenti de compassion (souffrir avec) face à la perte la dignité humaine, déclenche alors la volonté d’agir dans le monde, en fonction de nos aptitudes individuelles afin que les hommes reprennent ensemble le chemin vers leur nature divine.
  • Au niveau de la volonté et de l’agir
    Passer de l’inertie à l’action grâce à la conscience.
    Le ressenti de la dignité humaine peut s’exprimer dans un travail que l’on aime, car on peut ressentir que l’on offre quelque chose de soi, qui puisse servir à plus grand que soi. On ne ressent plus alors que le travail est obligatoire, qu’il faut travailler pour vivre etc. On se libère ainsi des lois de l’incarnation…. C’est précisément ce qui manque actuellement le plus dans le monde : que le travail ne soit plus obligatoire mais qu’il soit un moyen de recontacter sa dignité humaine, ressentie à travers les valeurs morales que l’on y exprime, le sentiment d’apporter quelque chose dans le monde, en y trouvant sa place, au service de tous.
    C’est de cette façon que l’Amour peut réellement sauver le monde. Vivre et témoigner de cela, c’est manifester l’enthousiasme d’être ici, sur terre, dans le monde tel qu’il est, en exprimant cette nouvelle moralité.

En conclusion, c’est en aimant travailler sur terre avec et pour les autres que l’on pourra passer du profit égoïste à la fraternité, et rendre enfin l’économie plus fraternelle.
Si nous occupons notre place en conscience pour exprimer le bien, le mal le fait pas le poids : car Christ en nous est plus fort que le 666 ! puisqu’Il est le seul Être, à ma connaissance, à avoir vaincu la mort !
Son sacrifice réveille en nous alors le feu du courage et même la joie d’être présent dans le monde par amour, et accepter enfin de nous tourner vers les autres, de vivre dans ce monde tel qu’il est. Alors nous pourrons nous transformer, sacraliser la terre et la restituer un jour à Dieu.

© Rosa Lise


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