Les droits de l’Homme

Le 50ème anniversaire des droits de l’Homme, fêté le 10 décembre 1998, est une invitation à méditer pour comprendre ce qu’est la Justice, sociale à l’extérieur, telle une contre image de la justice divine. En cela, le premier article est très explicite :

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

Il existe des lois universelles, émanant de la justice divine. Ces lois sont justes et bonnes. Elles harmonisent le fonctionnement divin et humain.
Après avoir eu accès à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Eve ont chuté, afin d’expérimenter l’Incarnation sur Terre et ses trois lois : travail obligatoire, souffrance, mort (Genèse, IV, 16-19) .
Ces conditions de l’incarnation édictées par Dieu le Père, les êtres humains doivent apprendre à les transcender en résistant aux tentations qui leur suggèrent d’y déroger, par à la facilité et aux dépends des autres. Que l’être humain cherche à améliorer ses conditions de vie sur Terre est quelque chose de normal et même de souhaitable dans son évolution. Ce qui l’est moins, de nos jours, c’est de vouloir se protéger au détriment d’autrui, en étant égoïste.

Chaque fois qu’un individu cause un tort à son prochain, la justice divine l’inscrit quelque part, pour qu’il puisse avoir l’opportunité de compenser plus tard et purgeant cette dette. C’est ce qu’on appelle en Orient les lois du karma. Cela fonctionne bien sûr de la même manière pour le bien qu’on fait à autrui. C’est ainsi que l’on récolte ce que l’on sème. En dépassant ces lois de l’incarnation, grâce à ses efforts, l’être peut devenir conscient, pour être ensuite maître de lui-même. Celui qui évite ces efforts, en asservissant autrui, fini par avoir l’illusion d’être totalement maître de lui, voire des autres, jusqu’à pouvoir se moquer de l’existence de Dieu, puisqu’il se suffit à lui-même, en se créant son bonheur sur terre.

Tout le temps que l’être n’a pas été conscient de lui, il a eu besoin des prophètes et des guides, qui avaient accès à la Sagesse divine : ils étaient capables de guider les peuples sur terre. C’est ainsi que Moïse a reçu les tables de la Loi : les dix Commandements, afin de remédier au désordre général. Au fil du temps, les lois de Moïse ont inspiré les hommes pour créer leurs propres lois sur terre, afin d’organiser leurs sociétés. Elles visent à harmoniser les relations entre les individus dans un souci d’équité, en conciliant l’intérêt individuel avec l’intérêt général. Ces lois existent encore de nos jours.

Par la suite, Christ est venu sur Terre « non pour abolir la Loi, mais pour l’accomplir » (Matthieu, V, 17).
En effet, par Son sacrifice suprême, il a connu les lois de l’incarnation de l’être humain. Par Sa mort et Sa résurrection, Il a manifesté la justice divine sur terre, et l’a offerte aux hommes. Il a ramené une parcelle de vie éternelle dans le cœur de chaque être humain afin qu’il se libère des lois de l’incarnation peu à peu par lui-même, et seulement s’il le choisi. Il a ramené l’arbre de vie sur terre dont Adam et Eve avaient été privés. Par Son vécu, Il a offert l’Espérance de la rédemption.
Ainsi, après avoir connu la dualité dans le jugement du bien et le mal, l’être humain a reçu par l’Esprit du Christ la vérité qui libère. Il a désormais la liberté de ses choix et de ses actes. Chaque acte s’inscrit dans les comptes de la justice divine, qui pèse les âmes.
En devenant peu à peu conscient de lui et responsable, l’être humain peut devenir suffisamment mûr pour tirer des leçons de ses expériences et créer ses propres lois individuelles, jusqu’à parvenir un jour à se passer des lois extérieures, de la société.

Ce travail est en cours et il se met en place au fil des siècles. L’être humain était devenu plus autonome (du grec autonomia : « celui qui se gouverne par lui-même »). Ce fait s’est d’ailleurs vérifié à partir de ce l’époque de la Renaissance : les peintres par exemple, ont commencé à signer leurs œuvres. Parallèlement, commençaient à apparaître les grandes inventions, dont Léonard de Vinci fût un précurseur.
C’est donc à cette époque que l’être humain s’est intéressé de plus en plus au plan matériel, jusqu’à voir la naissance de l’époque matérialiste, du machinisme etc. A la fin du 19ème siècle, l’être humain avait suffisamment pris conscience qu’il était un individu unique.

Les idéaux tels que Liberté, Égalité et Fraternité ont émergé dans les consciences au moment de la Révolution Française. Le problème est qu’elles ont été détournées pour servir la violence et la Terreur. Il n’en reste pas moins que ces idéaux sont devenues la devise du peuple français. Bien qu’exprimées extérieurement et en dehors de toute connotation spirituelle, cette devise montre bien ce que la France peut apporter de particulier à l’Europe et au monde.

Des liens du sang aux liens en esprit

Une devise telle que « Liberté, Egalité, Fraternité » signifie de passer des liens du sang aux liens en esprit.

Nous en avons l’exemple à travers les lois de Napoléon (le code civil) qui privilégient la transmission des biens à la famille, donc les liens du sang. Le Pacte Civil de Solidarité (PACS) est un signe extérieur qui révèle un progrès possible pour l’humanité de commencer à passer aux liens en Esprit, puisqu’il permet de transmettre des droits à des personnes de son choix, autres que celles de la famille. Il ne s’agit bien sûr que d’un fait miroir, extérieur, de la capacité à passer aux liens en Esprit, car il est évident que ceux-ci dépassent le plan strictement matériel.

A contrario, les liens du sang occupent une large place dans le fonctionnement de notre société. Ce phénomène se manifeste particulièrement dans l’économie, par la mondialisation des capitaux, des entreprises.
La mondialisation serait juste pour l’humanité si elle était fondée sur la fraternité. Cela signifierait que les nations seraient capables de s’entraider. Au lieu d’être unis en esprit, les hommes sont divisés de plus en plus. Au lieu de se partager les richesses de la planète, à commencer par la nourriture, il existe encore des gens qui meurent de la famine et des génocides (comme par exemple, en Arménie, ou au Rwanda).

Les droits de l’Homme ont aboli l’esclavage. Pourtant, dans les sociétés dites civilisées, nous asservissons autrui sans arrêt sans en être conscient, notamment en donnant de l’argent, à travers nos achats, et par profit égoïste, à des multinationales qui ont aujourd’hui bien plus de pouvoir que les États.
De même, les États-Unis s’arrogent le droit de bombarder un pays parce qu’ils sont la première puissance économique mondiale et qu’ils y ont un intérêt économique. L’économie, par essence fraternelle, devrait se limiter à aider les êtres humains dans leurs échanges. Elle est devenue un instrument de pouvoir.
Une poignée d’hommes parvient à asservir l’humanité en réduisant l’être humain à l’état d’automate, véritable machine à produire, à jouir et à consommer, sans le moindre questionnement sur le sens de tout cela. A l’extrême, l’individu accepte d’être réduit à l’état d’animal, fonctionnant par égoïsme, selon ses instincts, ses sensations ou son intérêt personnel, afin de se sécuriser dans l’incarnation, par peur de la mort.

Vers une société plus fraternelle

En son temps, la monarchie (du grec monarkhos « qui gouverne seul ») possédait à elle seule le pouvoir. Jusqu’à une certaine époque les rois agissaient selon la volonté divine. Cela n’a plus lieu d’être puisque l’être humain, totalement livré à lui-même dans l’incarnation, se doit de choisir par lui-même ce qu’il veut.

L’anarchie (du grec anarkhia : « absence de chef »), pourrait être la solution de l’avenir, puisque cette doctrine argue que les hommes sont suffisamment responsables pour être libres et ne plus avoir besoin de maître ni de lois. A notre époque, cette conception est destructrice autant que son opposée, car sans l’amour du cœur, elle débouche sur le terrorisme.

Depuis la création de la République, nous connaissons la démocratie (du grec dêmokratia : « gouvernement du peuple »), par laquelle le peuple est souverain. Le droit de vote, permet à celui qui le souhaite de participer à une parcelle de pouvoir, en confiant celui-ci à d’autres hommes qui font les lois. Cela révèle une avancée pour l’humanité, comme la contre image d’un pouvoir divin en potentiel, qui se manifeste en chacun pour faire un choix. C’est le libre arbitre, un début de liberté.

Lorsque l’être humain sera suffisamment aimant envers autrui et responsable de ses actes, il pourra se passer de l’autorité qui lui édicte des lois, il n’aura plus à subir Dieu le Père, mais à collaborer avec le Fils. Il va de soi que pour créer la justice de l’avenir, notre société n’a pas d’autre chemin possible que celui du cœur. Ce type de société pourrait s’appeler alors : autocratie (du grec kratein : « être le maître de soi-même »). Alors, l’être sera vraiment libre. La société du futur sera fraternelle. Je l’imagine progresser en trois étapes à partir du cœur:

La justice des hommes fait donc son possible pour maintenir une équité entre les hommes. C’est ce que propose la Déclaration des droits de l’Homme.

Puisse l’anniversaire de la Déclaration des droits de l’Homme aider l’être humain à ouvrir les yeux en constatant que le monde est encore très loin de cet idéal.
Au fond, ce qui importe le plus aujourd’hui, ce n’est pas tant ce bel idéal, mais c’est le fait de reprendre notre destinée en main en créant cette justice en soi.
Telle la devise des Vikings :

« Nous n’aurons plus besoins de maître, car nous deviendrons, peu à peu maîtres de nous-mêmes ».

En empruntant ce chemin, chacun devient digne d’incarner les valeurs du 1er article des Droits de l’Homme.

© Rosa Lise


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