Sur nulle tombe de douleur
L’aimant qui croit, jamais ne pleure ;
L’amour ni son trésor exquis
A nul ne seront plus ravis.
Et pour apaiser sa langueur
La Nuit l’embrase de ferveur :
Fidèles, les enfants du ciel
Gardent son cœur et le lui veillent.
Confiance ! la vie s’avance
Pas à pas vers l’éternité;
Du feu intime illuminé,
Grandi, notre esprit nous devance
En gloire. L’univers étoilé
Devient le vin de vie doré
Dont nous goûterons la saveur :
Étoiles brilleront nos cœurs !
Libre l’Amour nous est donné,
Plus de séparation jamais,
Car le flot de la pleine vie
Est comme une mer infinie.
O Nuit unique, ô volupté!
Poème unique de l’éternité !
- Et le soleil, devant les yeux
De tous, c’est la Face de Dieu.
Novalis – Hymnes à la Nuit