Le choc des attentats aux USA

« La douleur m’a brisé, La fraternité m’a relevé, De ma blessure a jailli un fleuve de liberté« 
(Paul Dorey)

Les attentats récents aux USA, les émotions naturellement intenses qu’ils provoquent sont lourds de symboles et de messages, tant pour chacun d’entre nous que pour le monde entier. Le choc et le chagrin qu’ils suscitent nous touchent au plus profond de notre dignité humaine, et nous ne pouvons nous empêcher de nous demander : pourquoi ?

La facilité serait de se borner à l’apparence classique de l’attaque des méchants contre les bons, que cite George W. Bush. Dire cela limite l’événement à dualité de la guerre du mal contre le « bien », et pose le monde en situation de victime, sans avoir à se demander : qu’est-ce qui a généré une telle haine destructrice ?

Heureusement, bon nombre de personnes se pose cette question, de l’intellectuel à l’homme de la rue. Du reste, on peut se demander comment les services secrets américains pouvaient ignorer ce qui se tramait, compte-tenu de leur système de surveillance Échelon.

Les médias « capitalisent » plutôt sur les images chocs, et le business du drame, parfois jusqu’à l’indécence, tout en cultivant la peur d’une troisième guerre mondiale. Les téléspectateurs restent scotchés à leur écran, à l’affût de la moindre nouvelle. Suspense en direct live, qui nous empêche de réfléchir en nous maintenant dans la dualité bien/mal :

  • D’un côté, le « mal » : une poignée de fanatiques en veut à mort aux Américains qu’ils nomment le « grand Satan », parce qu’ils imposent la loi du profit dans le monde au détriment de la « Foi ». Pour eux, l’occident est corrompu, et il faut le détruire. Après avoir fait front aux Russes en Afghanistan, ils ne doutent pas de leur forces pour s’attaquer aux USA. Pour financer leurs actions terroristes, ils n’hésitent pas à servir du maillon faible de la mondialisation imposée au monde par leurs adversaires: spéculation, blanchiment, trafic d’armes, etc.
  • De l’autre côté le « bien » : la toute puissante Amérique, protagoniste de la mondialisation et du matérialisme, qui à l’instar d’un dieu régnant sur le monde, se croit protégée et invincible, et qui fait régulièrement de l’ingérence dans les pays où ses intérêts économiques pourraient être mis en danger.

A mon humble avis, nous rejouons le grand drame humain de la loi de la dualité bien /mal, et nous sommes face à « l’épreuve » du passage à la foi véritable, la révélation intime et profonde du Christ en soi.

Les symboles :

1) Les deux tours en feu qui s’écroulent ensuite, et les personnes se jetant dans le vide, rappellent la lame du Tarot : « la Maison-Dieu », cette tour sur laquelle s’abat la foudre. Celle-ci signifie l’écroulement des structures et les importantes remises en question. Les deux tours s’écroulant signifient la nécessité de mettre fin à la dualité.

2) Les tours du World Trade Center sont cœur du centre d’affaires de Manhattan. Désormais disparues, allons-nous reconstruire un monde fondé sur les seules valeurs du business et de l’argent ?

3) La volonté de détruire la puissance américaine (Pentagone = force armée ; gratte-ciels = puissance financière matérialiste rivalisant avec la puissance divine) pour réhabiliter Dieu : la dictature divine contre la dictature des marchés financiers, chacune faite de dogmes.Des terroristes veulent détruire ceux qui ont oublié ou dévoyé Dieu. Dans tout cela : point de place pour l’amour, ni pour la foi véritable.Le Christ, Saint Paul, de même que les apôtres, se sont trouvés eux-mêmes confrontés à ces deux formes de mal à travers les pharisiens (fanatisme) et les sadducéens (matérialisme). Le Christ, qui a terrassé le mal et transcendé la mort pour nous, nous a offert l’espérance de sortir glorieux d’un tel combat. Il s’agit pour cela de parvenir séparer les deux formes de mal pour faire émerger en soi le bien à l’état pur: Christ en soi. Paul fut le premier à vivre la révélation du Christ en lui.

Une telle catastrophe nous déchire car elle nous renvoie à notre propre dualité, tant que nous ne trouvons pas la troisième voie intérieure du vrai bien. Tout ceci nous montre comment, les deux formes de mal opèrent en nous pour nous empêcher de révéler notre part divine. C’est une manière de se relier à l’événement, et de toucher peut-être les forces de destruction dont nous sommes porteurs, tant que nous ne laissons pas la place à plus de conscience en nous.

Le choc de l’événement existe comme pour marquer à jamais des milliards d’individus jusque dans leur mémoire sensible. La puissance des deux formes de mal manifestées nous montre la puissance du bien qu’il est possible de révéler. La souffrance morale, la compassion éprouvées en soi face à cette épreuve, sont à même de faire jaillir durablement en chacun cette impulsion christique, de nature à nous remettre en question.

Peu importe le nom qui lui est donné, l’essentiel est que cette révélation du plus grand bien en soi se produise, et se manifeste jusque dans notre vie, dans nos actes. Nous avons cette force de la répandre pour qu’elle apporte aux peuples la raison du cœur, et empêche ainsi l’escalade de la violence,

Dans la douleur, l’homme ressuscite en lui ce qu’il a de profondément humain. Nous sommes tous reliés en Esprit : nous souffrons et mourrons ensemble, avec le Christ. En Christ, nous pouvons renaître. Si le Christ émerge dans le cœur d’une multitude d’individus, Sa toute puissance pourra enfin se manifester sur terre, en amenant la paix dans le cœur de chacun.

© Rosa Lise


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