L’engagement pour réaliser ses buts

L’engagement résulte d’un dynamisme intérieur que l’on manifeste ensuite. C’est un acte libre d’amour, pour soi et pour autrui.

L’engagement est en rapport avec la durée. C’est le maintien et la manifestation dans le temps d’un choix initial, grâce à la force intérieure, qui produit l’endurance. On combat pour maintenir au mieux son cap vers un but de bien, de préférence.
La force provient de l’amour que l’on porte en soi pour la cause que l’on défend. Le méditer en soi fait que l’on s’en souvient, et que l’on ne l’oublie plus.
On peut dire que l’engagement est la réalisation d’une parole donnée que l’on tient dans le temps.
C’est un contrat moral qu’on assume, tel un acte de foi qui résulte de la vie intérieure.

Les écueils sur le chemin

On ne s’engage pas pour quelqu’un, mais d’abord pour un idéal que l’on porte très haut dans son cœur. Cela commence par le fait de régler ses comptes avec son censeur intérieur qui assomme l’esprit d’obligations, d’interdits, de tabous etc. C’est à dire le contraire de la liberté intérieure.

Si un vrai choix n’a pas été fait en soi, on peut avoir l’illusion de croire que l’on est engagé, être persuadé faire le bien en toute bonne foi, dans la fraternité, alors que l’on sert son ego. Car en effet : un faux choix, ou un non choix génère un faux engagement.

Un engagement extérieur excessif peut générer le fanatisme, l’intégrisme etc.
Un engagement extérieur faible peut générer la soumission, l’influençabilité, etc.
C’est l’anti-engagement où inconsciemment, soit on peut manipuler l’autre, soit on se laisse manipuler. C’est le contraire de la volonté libre, qui est l’essence même de l’engagement véritable.

Un choix initialement pur peut aussi se voir dévié pour devenir un faux engagement, quand l’individu se cherche un rôle : de sauveur, de leader, d’imitateur etc. La palette est variée…

Tout au fond de soi, il ne peut pas y avoir de demi-choix, tout comme il n’existe pas de demi-engagement :

« Je vomis les tièdes« . (Apocalypse 3, 14-16)

On s’engage totalement ou pas du tout. Sinon on est dans le compromis… et l’on se compromet avec la part sombre de soi.

A chaque fois qu’on ne respecte un engagement, que ce soit par oubli ou par faiblesse, on se trahit et on trahit le destinataire du but.

Comment se relever ?

Quand cela se produit, en étant honnête avec soi-même, cela peut être une opportunité de découvrir et de transformer ce qui nous a fait nous dévier du but initial.
Ne dit-on pas que ce sont les échecs et les erreurs, plus que les réussites qui nous font progresser ?

« Si quelqu’un veut me suivre, qu’il ne pense plus qu’à lui-même, qu’il assume sa croix et qu’il chemine avec moi« . (Luc IX – 23).

En portant ainsi sa croix, même après avoir chuté, on trouve la force de se relever pour continuer :

Le « péché » ou la culpabilité ne se situe pas dans le fait de chuter (le refus de chuter, relève plutôt de l’orgueil) , mais dans le fait d’abandonner par faiblesse, par peur ou quelqu’autre motif que ce soit. Dans ce verset, le Christ lui-même accepte celui qui le suit, là où il en est, avec son chemin d’évolution à parcourir. C’est le jeu même de la vie! Il ne nous demande pas d’être parfait tout de suite!
D’ailleurs, le mot « péché » signifie : « rater sa cible ». Ce qui n’a rien à voir avec la culpabilité. Il est donc inutile de mal se juger.
Il est important de cultiver cet état d’esprit en soi, pour soi, d’être tolérant et aimant envers soi-même, et plein de gratitude pour les progrès et les efforts déjà accomplis. En adoptant ce regard pour soi-même sans tomber bien sûr dans la complaisance, on l’a aussi forcément pour autrui. Ainsi, on se respecte et on respecte les autres. On développe une ouverture par rapport à la vie et une écoute par rapport aux autres.

En conclusion, l’amour pour soi, pour son but, pour l’humanité, est la force qui permet de tenir l’engagement intérieur. C’est pourquoi il est important de connaître ce que l’on aime, pour savoir orienter son énergie dans son engagement.
On trouve alors le courage d’affirmer qui l’on est avec une parole vraie, contre vents et marées, tel le Christ face aux scribes et aux pharisiens.

© Rosa Lise


Publié le

dans

Mots-clés :