Quand de tout autre objet ton âme est séparée
Et, seule avec Dieu seul, n’entend plus que sa voix,
Soupire en l’invoquant, de même que tu vois
Soupirer vers le ciel une terre altérée :
Repasse avec douleur tant de jours écoulés
Dans l’erreur où tes sens, de ténèbres voilés,
Retenaient ton esprit engagé dans leurs charmes ;
Vois comme ton idole était ta vanité ;
Mêle au sang de Jésus le torrent de tes larmes
Et confonds ton orgueil par son humilité.
Arnauld d’ANDILLY (1588-1674)