De l’autorité à la liberté

La réaction à l’autorité, selon le tempérament de chacun, est soit l’acceptation, soit la soumission, soit la rébellion, et parfois même la trahison, pour être du côté de celui qu’on croît être plus fort.

Zoomons sur la rébellion à l’autorité. La plupart du temps, on se rebelle quand on ressent l’injustice de ce qui nous arrive, que l’on ne mérite pas cela et quand on croit qu’on y est pour rien. Selon les tempéraments, le phénomène n’est pas toujours conscient ou apparent : la colère peut aussi être refoulée ou retournée contre soi. Elle est enfouie dans la volonté.
Dans tous les cas, cette puissante énergie est destructrice.

La colère est l’un des symptômes de l’irresponsabilité, qui caricature la relation parent/enfant rebelle. La peur est sous-jacente, bien qu’inconsciente, car elle souvent étouffée par la colère. L’énergie de la peur se transforme pour alimenter le combat et devient alors courage. Quand on combat à l’extérieur, on sort l’énergie de soi et on se crée l’illusion de vouloir récupérer sa pseudo-liberté, ou de se la préserver.

Quand on a donc à la base un tempérament rebelle vis à vis de ce que l’on croit être l’autorité, et que l’on y travaille, on arrive un jour au choix de renoncer au combat.
On se donne la chance de voir l’autorité sous un autre jour, et que l’on ne voyait pas en soi tant qu’on était dans le combat.
Que reste-t-il alors de l’autorité?
La peur.
La peur de quoi?

D’être puni pour avoir été pris en flagrant délit… d’innocence ?
La peur de retrouver cette antique souffrance, gravée dans nos cellules, d’être puni parce qu’on dévoile son être intérieur, donc la vérité, la réalité derrière l’apparence.

Dans notre société, tout fonctionne sur la peur sans même qu’on s’en rende compte.

On voit bien que dans tous les domaines, se généralise le système d’abonnement de type assurance « au cas où » qui consiste à faire payer d’avance les gens pour un service qu’il n’utiliseront peut-être jamais. On voit cela dans les banques, les télécommunications, les hypermarchés etc. C’est très rentable car, à travers une offre dite globale groupant plusieurs produits anti-peur, le système est basé la probabilité d’une faible utilisation des services proposés. Le système n’est pas nouveau : on le connait depuis longtemps avec les assurances obligatoires. Ce qui est nouveau, c’est qu’on le généralise à raison 10 francs par mois en incitant les gens à souscrire des contrats facultatifs, l’argumentation étant basée sur la peur. C’est le principe des assurances.
Cela a au moins le mérite de réveiller nos peurs. Les contrats se multipliant dans tous les domaines, cela finit par faire des dizaines de francs qui partent à notre insu. Mais pas à l’insu de ceux qui les perçoivent. C’est le filon du siècle.
Cet exemple montre bien comment on peut laisser filer son énergie-argent inconsciemment dans des mains indésirables, pour nous sécuriser en anesthésiant notre peur manquer, de vieillir, de mourir, de souffrir, etc. Tout ces mots en ir, cela fait gémir…
Après tout, ces peurs, c’est « humain »! De la peur aux pleurs, il n’y a pas loin. Oui, c’est typiquement humain, car ce sont les conditions de l’incarnation dont ont hérité nos parents Adam et Eve pour apprendre à grandir par eux-mêmes.
Donc, gommer nos peurs artificiellement n’est peut-être pas la bonne solution.

Pourquoi la société fonctionne-t-elle sur la peur?

Le tentateur veut nous empêcher de gagner notre liberté en entretenant nos peurs. Il ne fait qu’utiliser nos faiblesses et nos croyances… A nous de changer d’état d’esprit, et nous ne nous laisserons plus manipuler!
Malgré la venue du Christ sur terre et tout ce qu’Il a apporté à l’humanité, on assimile toujours le Père/monde spirituel à l’autorité. C’est ancré dans nos gènes. On croit qu’on a été puni par le Père, pour avoir goûté au fruit défendu. On entretient la croyance qu’il nous a chassés de l’Eden parce qu’il ne nous aimait plus : c’est ce que ressent tout enfant abandonné.

« Mon Père, pourquoi m’as-tu abandonné? ».

Le mot pourquoi, indique qu’on n’a toujours pas compris ce qui s’est passé.
Ignorant la vérité, on se réfugie en conséquence dans une décision d’autorité : on croit que le Père nous a puni parce qu’on a fait quelque chose d’interdit. Qui dit autorité subie, dit culpabilité. Depuis, il ne nous aime plus et la vie est difficile. Comment croire alors que l’amour est possible sur terre? C’est déprimant !

En restant dans la peur du Père, on n’assume pas son incarnation et qui l’on est :
Par peur de marginalité, on préfère le masque de l’ego, qui semble être beaucoup plus sociable.
Par honte aussi de montrer qu’on est différent de la masse en dévoilant qui on est.
Par peur de se faire montrer du doigt.
Par peur d’être incompris, de n’être plus reconnu, ni aimé, d’être détrôné de la place qu’on a mis si longtemps à se créer.
Par attachement à la sécurité et au bonheur illusoire qu’on a mis tant d’années à construire.

Tant qu’on est dans la peur d’être puni, parce qu’on se croit coupable, on dépend d’un pouvoir qu’on a créé de toutes pièces, en remettant son énergie à autrui.
On se prive donc de sa liberté intérieure, de révéler qui on est au monde. On se prive d’exprimer le germe christique de l’amour et de la liberté que l’on porte en soi. On n’utilise pas la chance du salut qui nous est offert : retrouver la dignité de l’homme debout, créant son futur.

Entretenir cette peur, c’est cultiver le désespoir. C’est pourquoi on trouve tant de gens stressés ou dépressifs à notre époque : ils ne parviennent pas à retrouver la vie en eux, la source de l’espérance.

Quelle est la solution ?

Il s’agit d’abord de penser son ressenti de mal être, de le comprendre, non par un psychanalyste qui va nous cataloguer dans des standards comportementaux. Mais ressentir et comprendre profondément que c’est quelque chose qui nous dépasse, de plus vaste que soi. Suffisamment fort pour avoir envie de changer, de le vouloir. Vouloir retrouver cette source de vie perdue qui nous manque tant : l’amour.

On peut aussi percevoir sa manifestation dans la sagesse de la nature : soit, nous avons chuté, mais le Père, grâce à la nature, nous a toujours donné tout ce qu’il nous fallait pour vivre sur terre. Cette sagesse autour de nous est la preuve qu’il ne nous a jamais totalement lâchés. Lâchés dans la nature, oui, mais avec la connaissance du bien et du mal, le début de la sagesse. Voir cela suscite l’émerveillement de l’enfant qui sommeille en soi.
En comprenant mieux sa vie, et le sens de la vie, on découvre du même coup sa culpabilité d’avoir chuté et toutes ses peurs.

Arrive alors LA solution : LE PARDON.

Qui amène à l’amour sacrificiel du Christ, et à travers Lui, à la perception de l’amour du Père, son Père, notre Père.
On se pardonne de s’être laissé tenté et d’avoir chuté.
On pardonne au Père de nous avoir fait vivre la souffrance de la chute.
On passe au repentir, en tirant les leçons de cette chute pour créer notre futur. Et on ressent alors la bienveillance et l’amour du Père à notre égard, qu’il ne nous a jamais quittés.
Par amour pour ce qu’il a créé, pour le dessein du monde spirituel, pour notre évolution et notre devenir, il nous a simplement demandé d’apprendre à nous débrouiller seuls pour conquérir la liberté, non par autorité, mais pour notre autonomie.

On transforme alors sa vie au quotidien, en débusquant les situations où l’on subit l’autorité, en choisissant la liberté, dans toutes les choses simples de la vie : c’est notre état d’esprit qui change par rapport à la vie.

On ne se sent plus rebelle ou victime, mais libre et responsable de ses choix. On se relie mieux à ce qui nous arrive en acceptant que les événements, même s’ils ne semblent pas toujours choisis pas nous, ils arrivent cependant à nous selon l’énergie, l’état d’esprit dont on est porteur. Quand on ressent cette liberté, qu’on est créateur de sa vie, on peut alors retrouver notre innocence et l’exprimer en toute liberté, sans crainte.

L’image qui correspond à cette guérison peut être celle de Joseph, aimant et portant Jésus dans ses bras.

De mon point de vue d’être humain, c’est l’image de la réconciliation avec le monde divin. Or, cet amour du Père a toujours existé. Je me réconcilie alors que le Père n’a jamais été fâché. Moi seule, dans ma rébellion, je m’en étais séparée. Il ne m’a jamais abandonnée. Mais j’ai tout fait pour croire cela.

Cette représente notre véritable relation au monde divin. L’enfant Jésus est innocent et émerveillé. Il est libre. On ressent alors que le rôle du Père, en tant que principe, n’est pas de nous punir (c’est diable qui nous l’a fait croire!) mais de nous protéger. Il nous a privé de l’Arbre de Vie, non pour nous punir, mais pour nous protéger d’un bien, qui acquis trop tôt dans notre évolution aurait été un mal.

Quand on ressent l’amour du Père, on sort de la séparation liée à la chute et l’on peut dire, selon une autre traduction :

« Mon Dieu, Mon Dieu, comme tu m’as glorifié ».

Grâce au Fils, venu s’incarner sur terre, on peut passer de la victimite à la gratitude, parce qu’on commence à saisir le dessein du plan divin, et que l’on ressent tout son amour.

Le Christ a manifesté Dieu sur terre pour qu’on le com-prenne. C’est pourquoi Christ est en nous depuis 2000 ans. Dans notre volonté, là où se trouvent aussi nos peurs et notre colère inconsciente. Cette énergie de vie et d’amour est présente en nous pour dépasser ces peurs en nous reliant à l’amour du créateur.

Pour que nous sortions de culpabilité, de notre punition et de notre désespoir causé par une vie devenue difficile sur terre, le Christ a déversé en nous l’espérance de la vie, l’arbre de la vie éternelle, pour notre salut.

Au nom de cet amour, et pour le salut de l’humanité, il nous reste à faire le choix de l’espérance en utilisant la liberté offerte par le Christ, et de le manifester sur terre.

© Rosa Lise


Publié le

dans