Chartres est un lieu de pèlerinage très important depuis le 9ème Siècle. Le lieu même de construction des édifices successifs serait un ancien lieu de culte druidique. Chartres doit principalement son succès au fait que le site soit un sanctuaire marial. En effet, lors de l’émergence de la figure de la Vierge dans la foi chrétienne, les lieux qui lui étaient consacrés ont connu un engouement important de la part des fidèles.
– En 876, Charles le Chauve offre à la cathédrale, « La Chemise de la Vierge ». Cette relique en fait la renommée et les pèlerins affluent. Après l’avoir admirée et vénérée, ils emportent comme souvenir de véritables chemises. Celles-ci sont principalement destinées à protéger les femmes enceintes ou les hommes devant partir à la guerre.
« La Chemise de la Vierge » est protégée dans une châsse orfévrée vers l’an 1000. Totalement close, celle-ci sera ouverte en 1712, et l’on se rendra compte à ce moment qu’en guise de chemise, il s’agit en fait d’un tissus de soie écrue de 0,46 mètres de large et de 5,35 mètres de long. La relique prend alors le nom de « Voile de la Vierge ». Cette étoffe a appartenu à l’Impératrice Irène et a été acquise par Charlemagne à Constantinople puis conservée, dans un premier temps, à Aix la Chapelle. Elle échappe miraculeusement à un incendie en 1194. En 1793, elle est morcelée et dispersée. Une partie reste cependant dans le trésor de la cathédrale, dont un morceau d’un peu plus de 2 mètres de long, déposé dans une nouvelle châsse.
– Une autre des pièces maitresses de Chartres est une statue de la Vierge datant du 12ème siècle. En 1471, Louis XI, qui fera cinq pèlerinages à la cathédrale, la fait placer dans un tabernacle richement orné. La statue originale est brûlée en 1793 mais une reproduction fidèle est ensuite réalisée.
– Le Puits des Saints Forts : son origine est considérée comme datant des gallo-romains. Profond de 33 mètres, il est d’abord situé à l’extérieur de l’édifice. Puis avec les agrandissements successifs, il est intégré à la crypte. Dès le 11èmè siècle on lui voue un véritable culte. C’est dans ce puits qu’auraient été précipités les corps des premiers martyrs chartrais. Son eau miraculeuse aurait le pouvoir de guérir certaines maladies, en particulier celle désignée sous le nom de « mal des ardents ». Comblé vers 1200, il est redécouvert à la suite de travaux au 17ème siècle.
– Le clou de la Saint Jean : Il a été mis en place en 1701 par le chanoine Claude Estienne. Situé à l’angle formé par le transept sud et le bas-côté de la nef, il sert à vérifier l’heure et ainsi la bon fonctionnement des horloges. Le principe consiste en un clou fixé dans une dalle du sol de la cathédrale et sur lequel vient se réfléchir un rayon de soleil bien particulier !!! En effet, ce rayon ne remplit son office qu’à une seule date de l’année, le jour de la Saint Jean Baptiste, le 24 Juin. A mi-hauteur d’un vitrail, on trouve un morceau de verre incolore de forme ronde. A 14 heures, le rayon de lumière vient le traverser pour se réfléchir sur le clou. Ce principe tient compte du décalage horaire de Chartres par rapport au méridien de Greenwich.
– Le Labyrinthe : à l’origine, les labyrinthes sont un rappel de celui de Cnossos. On les appelle aussi « dédales » en souvenir de l’architecte du Roi Minos, considéré comme le plus grand de toute l’Antiquité. S’il en est inspiré, le labyrinthe chrétien est cependant différent.
Chartres est un lieu de pèlerinage très important depuis le 9ème Siècle. Le lieu même de construction des édifices successifs serait un ancien lieu de culte druidique. Son parcours est un symbole de la vie humaine. On peut parfois se perdre mais l’on marche toujours vers le Christ. La tradition veut que chaque architecte signe son labyrinthe.De toutes les cathédrales, celui de Chartres est le seul encore existant aujourd’hui. Il est fait de calcaire et de marbre bleu foncé. Son diamètre est de 12,89 mètres. Seule manque sa plaque centrale en cuivre, fondue en 1793. Il porte le nom de « La Lieu » : son parcours de 261,5 mètres réalisé à genoux prend autant de temps que de parcourir une lieu à pied.
– Les vitraux : la cathédrale de Chartres possède le plus important ensemble vitré du XIIIe siècle, remarquablement préservé jusqu’à ce jour. Du XIIe siècle, trois verrières sont conservées, avec notamment des bleus inimitables. Le nombre remarquable de 176 vitraux (petites roses comprises) correspond à une surface de 2 600 m². Pour la plupart, ils représentent des saints et saintes ou des personnages de la Bible : (Noé, Joseph, le Bon Samaritain, le Fils Prodigue…) mais aussi de la Légende dorée de Jacques de Voragine (dominicain italien du XIIIe siècle).
On y trouve aussi des références aux corporations qui ont sans doute aidé à payer ces vitraux.
Notre-Dame de Chartres reste un lieu de pèlerinage important à l’heure actuelle, principalement grâce au traditionnel pèlerinage de Notre Dame de Chrétienté qui a lieu chaque année durant le week-end de pentecôte et qui n’attire pas moins de 6000 pèlerins venant du monde entier, mais aussi grâce à l’engouement pour la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, dont Chartres est une étape pour les pèlerins qui viennent du Nord par la route de Paris.