Belle et dangereuse Salomé, ancêtre antique,
Amie, ennemie de Jean le Baptiste,
Voulant ravir à toi le précurseur,
Tu dansas pour Hérode, le persécuteur,
Tel un serpent louvoyant, tu le séduisis,
Pour faire, du premier témoin un martyr.
Hérodiade voulu lui voler sa clairvoyance,
Et toi, aimante et prétendante amante,
Te venger parce qu’il te répudia.
Est-ce ainsi que tu combles tes desiderata ?
Sont-ce les fruits de ta passion?
En saisis-tu la leçon?
Jean, dans sa totale pureté te préféra le Messie,
Et choisi de renoncer à tout, même à sa vie.
Pour ta rémission, il t’offrit de Le rencontrer :
« Changes l’orientation de tes pensées !
Le Royaume de Dieu s’est mis à ta portée!
Mais tu n’as pas voulu l’écouter.
Amoureuse du Verbe, dans la bouche du prophète,
Pour le baiser de la mort, tu obtins sa tête.
Maintenant que te reste-t-il?
A part la solitude, les remords, l’exil?
Croyant le posséder, tu t’es fourvoyée,
Une nouvelle fois, tu as chuté. Sauras-tu te relever?
Riche et fière Babylone, te voici, église de Sardes,
Ton salut, le Christ te le donna,
Pour toi, Il souffrit sur la croix sa passion.
Puis revint à la vie dans la gloire.
De grâce, accueille ma compassion,
Si de ta pénitence, tu ne te libères,
Tu me fais de la peine, ô ma sœur, ma chère,
Toi seule, peut te délivrer de ta prison dorée.
Puisque toi seule, tu t’es jugée et condamnée,
Tes remords te rongent le cœur, oublie-les!
Offres donc sur le plateau d’argent
Ton joyau précieux et éclatant :
L’amour et la liberté,
La rose et le lys sacrés.
A la nouvelle Eve et au nouvel Adam,
Emplis de joie, de liberté et d’espérance,
Dans ton cœur, non plus contre eux,
Mais avec eux, seulement si tu le veux.
Leur pardon t’est offert,
Ils t’accueillent bras ouverts.
Dans la patrie des hommes sages,
Ils préparent la nouvelle Philadelphie
Par la grâce de Sophia et le feu de l’Esprit.
La souffrance de l’âme n’est jamais vaine.
Car le Christ accorde la grâce à ceux qui s’aiment.
Voir l’étude sur le mythe de Salomé
© Rosa Lise