Je viens d’assister par deux fois à une situation où l’animal est maltraité par un humain, et où il était terrorisé et sans pouvoir se défendre. Des scènes du quotidien pourtant, où l’humain qui fait cela n’est même pas conscient de ce qu’il fait. C’est le cas quand on traite un animal comme une poupée, ou que l’on force un petit animal sauvage à être domestiqué.
Je ressens une profonde empathie pour la souffrance animale, je souffre avec eux, et comme je suis émotive, cela me fait pleurer, cela me révolte aussi. C’est pareil en fait pour toute espèce de domination qui se fait sur un plus faible sans défense : un enfant, une personne âgée ou un peu plus vulnérable. Chaque fois qu’il s’agit d’assouvir un puissance ou de domination, de manière consciente ou non.
C’est le « jeu » de l’ego au quotidien, des rapports de force, dans une moindre mesure, qui poussés à l’extrême finissent par générer des génocides, des guerres où des humains se tuent entre eux.
C’est pourquoi parfois, quand je vois ce qui se passe dans le monde, je désespère pour l’être humain qui est trop souvent décevant dans ses bassesses. Il m’arrive de penser que je préfère le règne animal au genre humain. Car l’animal ne déçoit jamais, il en calcule pas, il est spontané et vit l’instant présent.
Gandhi disait qu’on reconnait le niveau d’une civilisation à la manière dont elle traite les animaux. Je suis triste pour la notre.
Face à la noirceur de l’être humain, je perds de plus en plus sa lumière et aussi ma propre lumière.
J’en oublie le message d’espérance du Christ inhérente à sa résurrection après avoir souffert et être mort sur la croix. Quelque part dans cette situation, lui l’homme-dieu était aussi vulnérable et sans défense, conscient et consentant : « Père, pardonne leur, il ne savent pas ce qu’ils font » alors qu’il a pris toute la souffrance humaine avec lui. Lui voyait et vivait dans son corps la noirceur humaine, et aimait encore l’humain. Quelle preuve d’amour immense. Car la guérison de la noirceur humaine a sa source dans l’être même du Christ qui se résume entre autres par sa phrase « Je suis doux et humble de cœur ».
C’est si simple, et en même temps il est si difficile de l’imiter.
C’est pourquoi la solution pour m’extraire de cette désespérance en ce temps d’approche de Pâques, c’est de regarder le Christ en croix, en pensant à sa Passion, à sa mort et à sa résurrection. Ce n’est pas seulement un message, mais un acte concret, grandiose qui montre que l’être humain est capable du pire comme du meilleur, et que le Père lui pardonne. Je vois désormais autrement le Christ en croix. Il est mon salut, ma guérison si je me prends de nouveau à désespérer.
« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive » (Mat 8,34)
C’est cela, le chemin héroïque de l’être humain.
A moi, à mon tour au quotidien de ne pas abuser des plus faibles que moi, mais au contraire de les aider. « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés« , c’est le dernier commandement laissé par le Christ avant qu’il sorte pour se faire arrêter par les gardes puis subir sa Passion.
Cette compréhension a ramené en moi la guérison et la joie dans mon cœur.
© Rosa Lise
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